tanzie ☆ to love is to destroy.

★ dream a little dream of me.
01. Elle vient d'une famille nombreuse de six enfants. Un père pêcheur, une femme au foyer. Un grand frère, trois petits soeurs et un petit frère. Elle est très protectrice avec eux. Elle joue un peu le rôle de la seconde maman, et son grand frère, celui du second papa. Elle est d'ailleurs très proche de son grand frère, Luke, qui a toujours été là pour Tanzie, et qui n'a qu'un an de plus qu'elle. ⊱ 02. Malgré sa grande maturité, c'est une enfant dans l'âme : elle rit d'un rien, adore se gaver de bonbons, et n'écoute pas toujours ce qu'on lui dit. Et surtout, elle fuit lorsque les choses lui paraissent trop compliqués. Elle a peur de l'échec et des problèmes. Malgré tout, sa vie modeste l'a poussée très rapidement dans les responsabilités. Le travail, les problèmes d'adulte, elle sait ce que c'est. ⊱ 03. Elle ne compte même plus les postes qu'elle a pu occupé, professionnellement parlant, au cours de sa vie. Le premier a été livreuse dans une pizzeria. Elle en garde un bon souvenir, puisqu'elle aimait ce travail qu'elle a effectué durant quasiment toute son adolescence, mais également un mauvais, puisque le nouveau patron, arrivé en cours de route, avait des gestes déplacés, et en plus de cela, était sexiste, harceleur, et parfois rabaissant. ⊱ 04. Elle est loin d'être pudique. Elle n'est pas vulgaire dans son style vestimentaire, mais elle resterait totalement impassible si elle se retrouvait nue en présence d'une multitude de personnes. Le fameux cauchemar "nue dans un supermarché" ne l'a jamais concernée. ⊱ 05.  Elle a fait de la danse classique pendant des années. Cours qu'elle a pu se payer grâce aux efforts de son grand-frère, qui a travaillé en tant que distributeur de journaux pour lui offrir.  ⊱ 06.  sa plus grosse erreur, elle l'a commise à l'âge de dix-huit ans. Tanzie a eu la chance de rencontrer le grand amour à l'âge de quatorze ans. Un coup de foudre réciproque, qui a duré des années. Seulement, la pression familiale a été trop forte pour elle, la belle anglaise s'est enfui, laissant William seul à l'autel. Elle s'en mord encore les doigts aujourd'hui, soit six ans après. Alors, voilà, même si ce n'est pas bien glorieux, elle ne parvient pas à s'éloigner. C'est égoiste, c'est tout ce que vous voulez, mais c'est comme ça. L'amour, malgré les erreurs, ça ne se commande pas.  ⊱ 07. Elle n'a jamais réussi à s'investir réellement dans une relation avec William. Elle a eu des aventures, des petits amis, plus ou moins sérieux, mais elle n'a jamais réussi à dépasser les "quelques mois" de relation. Parce que si elle n'avait pas pu donner sa chance à William, les autres ne la méritaient même pas.  ⊱ 08. à l'âge de dix-sept ans, elle a adopté un perroquet qui, depuis, ne la quitte jamais.    

★ tell me sweet little lies.

le destin: l'absolu ou une excuse? pour être tout à fait honnête, je pense que ce n'est rien d'autre qu'une excuse. Ni plus, ni moins. C'est bien trop simple de se dire "tout est tracé". Ça m'apporterait tellement de penser de cette manière, dans un sens, ça me déculpabiliserait, puisque je n'ai pas toujours fait les bons choix. Mais il faut voir la réalité en face. Et pas forcément celle qui nous arrange.
les ingrédients du bonheur: énormément de courage. J'en ai manqué, ça c'est clair. Je pense qu'il est tellement plus facile de se laisser porter, de penser que tout va nous tomber dans le bec. Qu'il suffit de prier, d'espérer. Ça ne se passe pas comme ça, du moins, je ne pense pas. Etre heureux, c'est un défi, c'est une envie, c'est se forcer. Parce que le bonheur, c'est entreprendre, c'est découvrir, c'est construire. Alors, oui, la recette pour moi, c'est exclusivement le courage.
rapportez les paroles de l'un de vos proches à votre sujet: « Dès que ça te tient à cœur et que ça commence à devenir difficile, tu te défiles » (luke, son grand frère, toujours là pour elle et franc lorsqu'il s'agit de lui ouvrir les yeux).
que pensez-vous de little charlie: je n'ai pas d'avis précis. J'avoue, je jette parfois un coup d'oeil pour me tenir au courant, pour apprendre certaines choses. Mais j'ai peur d'y découvrir mon nom, un jour. Parce que je déteste être au centre de l'attention, surtout concernant des choses que j'aimerais cacher.

★ scars and souvenirs.

★ 06 octobre 2005 - rencontre avec William. Il était tellement beau, ce jour-là. Il méritait toute mon attention. Des cheveux blonds mi-longs, reluisant, presque cuivrés. Un regard à la fois curieux et plein d'audace. Un visage angulaire, une mâchoire affirmée, un style à la fois classe et décontracté. Il avait tout pour lui, et du haut de mes treize ans et demie, je le savais déjà. A côté de lui, tous les autres paraissaient fades, sans saveur, sans couleur, sans le moindre intérêt. Avant lui, je ne me suis intéressée à aucun garçon. C'est vrai, je le jurais plus que par lui, je l'admets volontiers. J'ai eu cette chance folle qu'il s’intéresse à moi, parce que je suis certaine que je n'étais pas la seule à l'admirer. En revanche, il est certain qu'il n'aurait pas réussi à dénicher une fille qui saurait l'aimer aussi passionnément que moi. Parce que c'est ce que j'ai toujours fait : je l'ai aimé. Comme jamais je n'ai aimé personne. Alors que personne ne me dise qu'on ne sait pas ce que c'est, l'amour, à treize ans, parce que moi je savais. L'amour, c'était William Leger.
★ 8 décembre 2008 - rencontre avec la "belle famille". Autant dire une chose, je m'attendais à ce que ça se passe mieux que ça. Je m'étais conditionnée, à merveille je dois dire. J'étais prête à tout, et j'étais en confiance. Après tout, nous étions ensemble depuis janvier 2006. Il y avait presque trois ans. C'était une histoire sérieuse, qui durait. Rare, pour un premier amour, qui plus est. Et puis, c'était sa famille. Je leur faisais confiance pour voir ce qui était évident, intuitif, ce qui sautait aux yeux en somme. Ils l'aimaient, et ils allaient forcément voir de leurs propres yeux que je l'aimais aussi. Différemment, bien sûr. Mais je savais qu'une famille était capable de voir ça. Pas la famille Leger, apparemment ... Pour parler métaphore, je dirais qu'ils m'ont accueilli comme les bouchers qui accueillent une chèvre sacrifiée à l'arrivée de l’abattoir. Et encore, certaines chèvres ont du être plus heureuses que moi, parce que moi, je savais ce qui m'attendait. Et malgré les propos rassurants de William " ne t'inquiètes pas, ils sont comme ça. Froids avec tout le monde", je savais ce qui m'attendait, et ça me faisait peur. Je n'étais pas désirée, je n'étais pas celle qu'ils voulaient pour leur fils chéri. Et je supposais que ce n'était pas le genre de gens qui s’accommodaient des contrariétés.  
★ 27 juillet 2009 - demande en mariage. Certains diront que c'était trop tôt. Et certainement que ça l'était, dans le fond. Parce que je n'avais que dix-sept ans, et lui dix-neuf. Mais qu'est ce que je m'en fichais. C'était le dernier de mes soucis. Il m'a demandé en mariage, et émue, j'ai dis oui. Tout simplement. Nous savions ce que nous faisions. Le mariage était aussi important pour lui que pour moi. Mais quand les choses sont parfaites, il n'y a aucune raison de s'inquiéter, de reculer, de se poser des questions, non ? Nous étions peut-être jeunes, mais nous étions dans cet état d'esprit. Dans cette optique que ne partageaient pas forcément nos familles. La mienne s'en fichait, elle souhaitait juste que je sois heureuse. Et c'était le cas, alors forcément, ils étaient aux anges. Et au diable les conventions, les attentes bourgeoises, et le "minimum d'âge requis". J'allais me marier à dix-huit ans et demie, et alors ? J'avais trouvé l'homme de ma vie un peu plus tôt que tout le monde, voilà tout. Faut croire que l'avis n'était pas partagé par tout le monde.
★ 01er juin 2010 - un mariage raté. Que de larmes versées. Je m'y attendais, en même temps, c'était quand même censé être le plus beau jour de ma vie, alors forcément, j'allais pleurer. Mais je n'imaginais jamais que j'allais pleurer non pas de bonheur, mais de tristesse. Pure tristesse. Parce que je l'avais purement et simplement planté. Dure ironie : le jour de célébration de notre union éternelle, je l'ai laissé tout seul. Je me suis enfuie, tout simplement. Et j'ai pris la route. J'ai conduit en pleurant durant un long moment, plusieurs heures. Cinq ou six, peut-être, je ne me souviens plus. Tout ce que je sais, c'est que j'ai disparu sur un coup de tête, sans réellement réfléchir, par peur et par lâcheté. Non sans mal, contrairement à ce que tout le monde pouvait penser. Mais je n'en pouvais juste plus. Toute cette pression, cette animosité, ces jugements. Tous les membres de sa famille faisaient en sorte que je baisse les armes. Et j'avais refusé de le faire, jusqu'alors. Mais j'étais jeune. Et particulièrement influençable, à cette époque. Et j'ai fini par les croire. Par être persuadée que nous irions droit dans le mur, que j'allais le rendre malheureux, que j'avais encore le temps de choisir. Ils étaient arrivés à me faire croire qu'ils savaient mieux que moi ce que je ressentais, et que je ne pouvais rendre heureux William qu'en disant "non" le jour de notre union. Du moins, c'est ce qu'ils m'ont clairement fait comprendre. Et je ne les écoutais pas, je ne m'étais pas soumise à cette opinion. Du moins, pas jusqu'au jour J. Je me suis laissée bernée, laissée mettre à terre par les membres de sa famille, sûrement consciente au fond de moi-même que je n'étais pas prête à me faire à l'idée que j'allais très certainement devoir me battre contre eux toute ma vie, et ce uniquement parce que je n'avais pas un compte en banque disposant d'un nombre à six zéros. Moi, j'étais prête à les aimer, même si je ne les appréciais pas. Uniquement parce que c'était sa famille à lui. J'aurais tout fait pour lui, alors qu'eux étaient incapables d'accepter la personne qu'il avait choisie. Et en pensant au sacrifice que je venais de faire, au volant de ma voiture, je pleurais. Je pleurais vraiment. J'avais conscience que je l'aimais. Et que je l'aimerai toujours. Je souffrirai toujours, puisque je me savais incapable d'oublier à quel point j'étais capable de l'aimer.
★ 19 septembre 2015 - retrouvailles. Pas même six ans après. Car j'y pense encore. Evidemment, j'ai essayé d'aller de l'avant, comme j'ai pu. J'ai quitté ma ville pour Edinburgh. J'ai voulu me lancer dans les études, mais j'ai très vite été rattrapé par la fatalité des "mille et uns petits boulots". J'ai essayé de construire d'autres relations amoureuses, sans jamais y parvenir vraiment. Étais-je capable de me pardonner, de l'oublier ? Ou pire encore, étais-je encore capable d'aimer ? Étais-je censée aimer quelqu'un d'autre, ou était ce simplement l'importance du premier amour qui me donnait cette illusion de "destinée" et qui me faisait tant souffrir que je resterai incapable de m'engager dans quoi que ce soit ? Des questions qui ne cessaient de me revenir à l'esprit. Et j'ai bien été obligé de les dompter, du mieux que je pouvais, cela va sans dire. Mais j'ai retrouvé un certain équilibre, dans la mesure du possible, qui m'a permise de rentrer chez moi, à Whitby. Jamais je pensais qu'à mon boulot, quelques semaines après mon retour, j'allais tomber nez à nez avec celui que j'avais lâchement abandonné à l'autel. William, en chair et en os. Six ans de plus, et une bague à l'annuaire.