Oliver ♦ The Godfather, the good one !

★ dream a little dream of me.
• Il a pris des cours de chant et de guitare lorsqu'il était petit et était même assez doué pour cela. Cependant, sa timidité de l'époque a créé un blocage chez lui, l'empêchant de se produire devant des gens de peur d'être jugé. Le phénomène était tel que lorsqu'il a emménagé à Whitby, il est resté longtemps sans dire à personne qu'il avait de tels talents. Aujourd'hui encore, très rares sont les personnes qui ont pu avoir la chance de l'entendre jouer et chanter, encore moins depuis la mort de son meilleur ami Lucas qui avait pourtant réussi à un peu le décoincer à ce sujet.
• Certainement influencé par la passion de ses parents pour Oliver Twist, le jeune professeur s'intéresse de près à l'époque victorienne, rédigeant de nombreux essais sur le sujet dans l'espoir d'un jour écrire un recueil historique sur cette période.
• Véritable noctambule, il peut passer des soirées entières à faire des recherches ou à regarder des reportages un peu ennuyeux à la télévision, oubliant parfois même qu'il est fatigué tellement il est absorbé par ce qu'il fait. Dormant peu, il lui arrive régulièrement de rattraper son manque de sommeil lors de siestes inopinées (à savoir dans des endroits inadaptés et des positions farfelues).
• Il a une peur bleue du vide et ne supporte pas d'être en hauteur, ne pouvant même pas se tenir sur le balcon d'un appartement sans se sentir mal. Il n'a d'ailleurs jamais pris l'avion, préférant encore rouler des heures durant plutôt que de prendre un raccourci par la voie aérienne. Même les manèges à sensations fortes type montagnes russes et grand 8 l'effraient !
• Il parle couramment le français et l'italien, deux langues rattachées à des cultures riches d'un point de vue historique, et essaye en ce moment même d'apprendre l'espagnol. Plus que savoir parler, Oliver rêverait de voyager dans ces pays-là et même ailleurs, mais les impératifs actuels l'empêchent de quitter Whitby, ce qui constitue son seul et unique regret à ce niveau-là.

★ tell me sweet little lies.

le destin: l'absolu ou une excuse? Partagé, il aurait tendance à dire que le destin est absolu et que comme pour certains personnages de l'Histoire, ces derniers étaient prédestinés à suivre un parcours précis pour réaliser de grandes choses. Mais si le destin était absolu, cela signifierait-il que son ami Lucas était destiné à mourir d'un accident ? Qu'il était écrit qu'il mourrait ce jour précis et de cette manière, malgré le fait qu'il ait été une personne exceptionnelle ne méritant pas un tel sort ? Est-ce que lui-même était destiné à s'occuper de sa filleule avec Maggie ? De telles pensées le troublent et à cause de cela, il n'ose plus trop se poser de questions à ce sujet.
les ingrédients du bonheur: Il n'a jamais prétendu vouloir monts et merveilles et ne compte pas courir après la richesse et la renommée comme beaucoup de ses camarades de classe de l'époque. Pour lui, tout est une question d'équilibre ! Une famille, une personne avec qui partager sa vie, avec qui avoir une complicité et une confiance sans faille, un amour fort et simple, un travail qui lui plaît : voilà tout ce qu'il demande. D'une certaine manière, c'est d'ailleurs presque ce qu'il a déjà, bien que la situation soit un peu plus délicate et compliquée...
rapportez les paroles de l'un de vos proches à votre sujet: « Essayer de bien faire les choses même quand notre esprit nous fait croire que ce n'est pas possible, ça pourrait être le credo d'Oliver. Surmonter dignement la mort de mon fils alors que son cœur est dévasté, accepter de s'occuper d'Anna alors qu'il n'est pas prêt à être parent, emménager avec la marraine de la petite alors qu'il a toujours vécu seul : il a toujours agi ainsi. En fait, Oliver ne fait pas les choses parce qu'il est préparé à faire face à une situation : au contraire, il est le plus souvent pris au dépourvu et ne sait pas vraiment comment il pourrait faire pour arranger les choses. Non, il le fait parce qu'il pense que c'est ce qui est juste, sans se soucier des sacrifices que cela pourrait impliquer ni se préoccuper du stress que cela engendrera chez lui. C'est ça qui fait de lui quelqu'un de bien ! » Elizabeth, la mère de Lucas.
que pensez-vous de little charlie: Aucun avis particulier sur ce dernier. Il fait face à des adolescents tous les jours dans sa salle de classe et même si ces derniers sont un peu plus jeunes que Little Charlie, il est bien conscient d'à quel point les jeunes d'aujourd'hui peuvent être curieux et irresponsables.

★ scars and souvenirs.

« Roule moins vite, on est pas aux pièces ! Et arrête de rire, y'a rien de drôle ! »

« Quel rabat-joie tu fais ! Relax mec, ça va bien se passer ! Je suis même sûr qu'après cette soirée, tu me remercieras de t'avoir fait rencontrer Maggie. C'est une fille cool tu va voir ! »

« Ouais, ouais... »

L'air renfrogné, Oliver s'enfonça encore un peu plus dans le siège passager de la voiture, croisant les bras en détournant son regard vers l'extérieur. Il n'aimait pas quand Lucas était comme ça, à vouloir lui faire faire des choses qu'il n'avait pas envie. Aujourd'hui, c'était presque pire que la fois où il lui avait fait croire qu'ils partaient entre potes en randonnées et qu'ils avaient atterri à un centre de parachutisme pour un saut d'initiation : lui qui avait le vertige avait maudit son meilleur ami pendant des semaines. Et si cette fois il n'allait pas être obligé de se jeter d'un avion avec pour seule assurance un morceau de toile, le jeune homme de risquait de faire une autre forme de saut : celui que l'on fait lorsqu'on rencontre une inconnue dans un rendez-vous arrangé. Encore une idée de Lucas et de sa copine, Paige : tous deux avaient décrété que leur meilleurs amis respectifs étaient fait l'un pour l'autre et que de ce fait il fallait absolument qu'ils se rencontrent, chose pour laquelle Oliver n'était pas du tout d'accord. Mais comment pouvait-il refuser quoi que ce soit à son frère de cœur ?

Lucas et lui, c'était une histoire qui remontait à plusieurs années maintenant, alors qu'il emménageait à Whitby suite à la mutation de son père sur un site archéologique situé non loin de la ville. Quittant la bruyante et splendide ville de Londres pour une petite bourgade du Yorkshire du Nord, l'adolescent avait intégré le lycée sans vraiment chercher à se faire d'amis, habitué à changer régulièrement d'établissement scolaire à cause des déménagements répétés pour les besoins du travail de Carter senior. C'était bien évidemment sans compter sur Lucas, élève de sa classe venu un beau jour le tirer de ses songes pour lui proposer de réviser ensemble et d'aller sortir un soir pour traîner dans la ville. Accueillant, chaleureux, peut-être un poil trop bavard... Il était l'ami idéal et ensembles ils comprirent bien vite qu'ils étaient complémentaires, qu'ils pouvaient former un duo de choc. C'est ainsi qu'avait commencé leur amitié : Lucas était là pour pousser Oliver à faire des choses osées, à repousser ses limites, à s'assumer et inversement, Oli' aidait régulièrement son camarade à réviser, à garder les pieds sur terre et à être un peu plus mature. Devenant vite inséparables, passant tellement de temps tous les deux qu'il n'était pas rare qu'on les apparente à des frères, même les études dans des universités différentes ne surent pas les éloigner et maintenant qu'ils étaient revenus à Whitby pour les vacances, il était temps qu'il rattrapent le temps perdu...

… Mais pas de la manière dont le fils unique des Carter l'espérait ! Plutôt que d'aller traîner comme ils avaient l'habitude ou de se rendre au cinéma pour voir un bon film, ils étaient partis pour un double rendez-vous auquel il ne voulait absolument pas participer : ne pouvait-il pas trouver une copine tout seul, sans l'intervention de son meilleur ami ? Apparemment pas. C'est pour cela qu'il s'était résigné à accepter, laissant Lucas le conduire à l'abattoir alors que ce dernier finissait justement par se garer, arrêtant la voiture avant de se tourner vers lui, un sourire aux lèvres :

« Une dernière chose avant qu'on y aille... Promets-moi que tu ne sortiras pas d'anecdotes ennuyeuses sur la reine d'Angleterre ou les croisades, d'accord ? Ce soir je présente mon meilleur pote fait pour être le petit copain idéal, pas un vieux prof d'histoire quinquagénaire ! »

« Promis, maintenant sors de la voiture avant que je ne change d'avis ! »

Il rirent un bon coup, se tapant dans la main avant de sortir pour rejoindre leur rendez-vous. Si la soirée ne se passait pas bien, au moins Oliver ne pouvait nier qu'il serait en très bonne compagnie...


Son cœur battait dans ses oreilles à le rendre sourd, son regard vide fixant le sol de l'hôpital semblait dénué de toute vie, sa respiration presque imperceptible rythmant son corps ramolli par le choc, pétrifié par la peur... Une partie de lui était morte quelques minutes plus tôt, alors que le médecin venait lui annoncer que malheureusement il n'avait rien pu faire, que malgré tous les efforts du corps médical, Lucas venait de mourir sur la table d'opération après un accident de voiture. Plus encore, Paige était encore dans le coma, ne se doutant pas un seul instant que l'amour de sa vie venait de périr, laissant derrière lui une petite fille, Anna, une épouse et des amis qui le pleureraient à jamais. Les yeux gorgés de larmes, les poings serrés et les lèvres tremblantes, Oliver n'avait absolument aucune idée de quoi faire à cet instant : il était perdu et cette fois, son meilleur ami n'était pas là pour l'aider à trouver une solution... Il ne le serait jamais plus...

Il avait fait aussi vite qu'il avait pu, appelé par l'hôpital dès que le couple avait été admis dans le service : Oliver était tellement proche de Lucas qu'il faisait partie des numéros à appeler en cas d'urgence. D'abord parce qu'ils étaient un peu comme de la même famille mais aussi parce qu'il était le parrain de la petite Anna et que par conséquent, il devait être le premier informé en cas de problème. Il avait accouru sans réfléchir, sans même prendre le temps de fermer la porte de son appartement, comme guidé vers son ami par un aimant invisible et surpuissant. Au fond de lui il avait espéré arriver plus tôt, comme si sa présence aurait pu changer les choses, rendre la guérison de Lucas possible. D'une certaine manière il s'en voulait, il regrettait de ne pas avoir été là, de ne pas avoir pu le sauver. C'était idiot mais c'était comme ça : la rationalité n'avait pas lieu d'être lorsqu'on perdait un proche... Qu'aurait-il donné pour pouvoir au moins rassurer son ami alors que ce dernier rendait son dernier souffle ?

Il avait vu Maggie passer dans le couloir un peu plus tôt, l'avait enlacé pour essayer de se réconforter un peu sans y arriver. C'était elle qui avait gardé Anna ce soir-là, pour permettre aux tourtereaux d'avoir une soirée tranquille. Elle s'était par la suite dirigée vers la chambre où se trouvait Paige pour prendre de ses nouvelles, laissant l'enfant avec le jeune homme. Pauvre petite fille, encore si innocente et déjà en proie à une terrible tragédie... En la voyant assise dans sa poussette, silencieuse, Oliver se sentit obligé de lui sourire malgré ses yeux rouges et embués, comme si c'était pour lui un moyen de rassurer sa filleule qui le regardait sagement. Quel allait être l'avenir de cette dernière à présent, sans père ? Même si ça mère se réveillait dans les jours ou les mois qui suivraient, seraient-elle capable d'assumer son rôle après un telle drame ? Tant de réponses pour si peu de questions...

Caressant délicatement la joue du petit ange, il fut soudain frappé par un éclair de lucidité, comme une fulgurance dans son esprit. Elle n'était peut-être pas sa fille mais à cet instant, il prit conscience de l'importance de son rôle et de ce que cela allait entraîner pour lui dans les années à venir : il ne l'abandonnerait pas et honorerait la mémoire de Lucas en veillant sur elle, par tous les moyens... Il ne pouvait en être autrement...


Ses paupières étaient lourdes et il avait mal aux yeux à force de parcourir des paragraphes entiers relatant la dynamique de puissance britannique à l'époque victorienne sur son ordinateur portable. Un crayon à la main, gribouillant quelques notes sur une feuille, à moitié écroulé sur son bureau après plusieurs heures de travail, Oliver avait l'impression que cette soirée était interminable. Pourtant c'était l'une des seules périodes de la journée où il pouvait s'atteler à la collecte d'informations pour son premier recueil historique, celui qui lui permettrait de s'inscrire dans la lignée des auteurs, celui qui lui permettrait de se faire une place parmi les professeurs qualifiés pour tenir une conférence sur leur sujet de prédilection. L'année dernière, il avait fait le choix d'accepter un poste d'enseignant au collège de Whitby plutôt que d'aller continuer ses études à Londres auprès de grands historiens, décidant de rester dans la petite bourgade afin d'élever Anna, la fille de Lucas. Renonçant à une place de choix dans la capitale, il s'était donc privé d'une ascension fulgurante dans le milieu pour devenir tuteur de la petite, chose qu'il ne regrettait absolument pas par ailleurs. Pour compenser cela, il s'était donc lancé dans la rédaction d'un ouvrage sur l'époque victorienne dans son coin, histoire de prendre un chemin détourné vers son but, à savoir enseigner dans de grandes universités sur ce sujet. C'était une tâche ardue et qui lui demandait de veiller tard le soir une fois rentré du boulot, quand ce n'était bien sûr pas à lui de s'occuper de l'enfant...

C'était d'ailleurs le cas ce soir, Maggie étant celle qui était allé coucher la gamine quelques minutes plus tôt afin de soulager un peu son colocataire. Cela faisait maintenant un an qu'ils avaient emménagé ensemble, la marraine d'Anna et lui. S'installant dans l'appartement du professeur, la jeune femme avait tout comme lui accepté la garde de la petite fille et ils avaient jugé préférable de vivre au même endroit, quitte à faire quelques sacrifices et quelques compromis. D'abord démunis face à une telle situation, également un peu abattus par la mort de Lucas et la dépression de Paige, ils avaient fini par trouver un rythme de vie convenable, partageant le quotidien de l'autre et appréciant même cela. Margaret avait était une vraie bouée de sauvetage pour Oliver, ce dernier ayant eu une période où il avait été véritablement broyé par la perte de son meilleur ami. Son sourire, son optimisme et sa douceur avaient cependant réussi à faire retrouver un semblant de sourire au jeune homme, même si ce dernier conservait un certain cynisme qui déplaisait fortement à la demoiselle. Élevant Anna du mieux qu'ils le pouvaient, ils avaient bâti leur relation autour du bien-être de l'enfant mais la cohabitation et l'éducation de la petite fille avaient quelque peu biaisé leurs affinités au point que parfois, ils agissaient bien plus intimement que de simples amis.

Sortant de la chambre d'Anna, Maggie se dirigea vers le sofa installé dans le salon pour allumer la télévision, tombant sur le film 500 Days of Summer, une comédie romantique parfaite pour passer la soirée sur le canapé à se vider la tête. Installé un peu plus loin, Oliver hésita un instant avant de finalement éteindre son ordinateur pour venir s'asseoir à côté d'elle :

« T'as fini tes recherches ? »

« Pas vraiment, mais je suis trop fatigué pour ça de toute façon... Anna s'est endormie ? »

Elle hocha doucement la tête alors que lui s'installait confortablement, un léger sourire aux lèvres. Par réflexe, elle s'appuya un peu contre lui sans que ce denier ne réagisse, trop habitué à ce genre de situation entre eux. Il leur arrivait de se comporter comme un couple, d'agir comme deux amoureux récemment devenus parents, oubliant parfois qu'ils ne devaient leur rapprochement que parce qu'ils étaient les tuteurs d'une petite fille et non parce qu'ils s'aimaient réellement. Cependant, peut-être qu'avec le temps et à cause de leur situation un peu particulière il avait développé une certaine affection pour la jeune femme. Certainement même, vu le nombre de situations ambiguës qu'ils avaient vécu au cours de ces derniers mois. Elle était belle, attentionnée et si la blessure causée par la mort de Lucas ne s'était pas encore refermée, elle avait été celle qui avait su le soutenir et l'aider à se relever. Elle avait été là pour lui durant cette année plus que quiconque et plus le temps passait moins il ne pouvait nier qu'il était charmé par la jeune femme. Pourtant, leur attirance trouble était comme un sujet tabou qu'ils n'osaient aborder, se contentant de se laisser porter par leurs actes comme si cela était normal, tout en sachant que leurs réactions étaient loin d'être simplement amicales.

Au fur et à mesure que le film avançait, tous deux prirent un peu plus leurs aises, Maggie finissant par s'appuyer totalement contre son colocataire pour mieux profiter du sofa, se dernier l'enlaçant délicatement, passant distraitement une main dans la chevelure de la jeune femme en une douce caresse. Il se surprit même à déposer un léger baiser sur son front, geste d'affection mécanique et dont il ne prit pas tout de suite conscience. Cela tira la demoiselle de ses songes, somnolente et levant la tête vers Oliver avec un air interrogatif. Elle ponctua son étonnement par un «Hum.. ? » prononcé mollement qui le fit sourire. En guise de réponse, il murmura un simple « Rien... » alors que déjà, Margaret se réinstallait encore mieux, s'appuyant contre son torse avant de fermer les yeux, trop fatiguée par sa journée. En silence, le jeune homme saisit la télécommande et baissa le son de la télévision jusqu'à ce qu'il soit à peine audible, inspirant profondément avant de fermer les yeux et de s'endormir à son tour. Ce soir-là, personne n'irait dans son lit...