One step closer to being, two steps far from you # Wyatt

★ dream a little dream of me.
   Wyatt a éperdument confiance en sa fratrie et ferait n'importe quoi pour eux + Il est conscient que les études sont importantes c'est pourquoi il prend des cours du soir + Ses aînés sont ses exemples et il les admire tous d'une façon différente + Il adore manger à des heures impossibles, et n'importe quoi + Il aime travailler avec ses mains, ça le détends et l'aide à mieux réfléchir + Etant sociable, il a beaucoup d'amis et de connaissances + Il aime faire la fête à s'en retourner la tête histoire de tout oublier de temps en temps + Les sports collectifs sont ce qu'il préfère + Même si il est rancunier lorsque c'est important, il ne s'offusque pas pour des broutille + Il a tendance à cracher la vérité telle qu'elle, même quand elle peut être brutale + La musique est un exutoire pour lui, il a son casque greffé au cou + Il adore flirter et ça lui est plutôt utile pour se sauver la mise parfois + Dans ses relations amoureuses il a également du mal a faire confiance ce qui pose souvent problème + Il n'est pas du genre loquasse lorsqu'il s'agit de parler de lui + Il rêve d'un job intéressant qui payerait assez bien histoire que son frère cadet puisse avoir une vie plus simple.

★ tell me sweet little lies.

   le destin: l'absolu ou une excuse? Il ne vaut mieux pas y croire. Surtout lorsque l'on vient d'une famille comme la sienne. Croire que l'on est destinés à galérer dès le plus jeune âge tandis que ceux qui devraient s'occuper de vous sont totalement démissionnaires et vous laissent presque livrés à vous même, du moins au niveau financier. Si le destin existe vraiment, alors Wyatt lui adressera une flopée d'injures et de gestes obscènes. Car ni lui, ni sa fratrie n'ont mérité pareil sort. Ils sont nés aussi innocents que les autres, et n'ont jamais vraiment rien fait de trop mal.
   les ingrédients du bonheur: Le bonheur, c'est subjectif. Loin d'être philosophe, il suffit d'être un minimum logique pour comprendre qu'il n'en existe pas d'ingrédients types. Sauf peut-être la famille. C'est la base de beaucoup de choses, du bonheur également. Après, s'il y en a véritablement d'autres il va falloir vivre pour les découvrir.
   rapportez les paroles de l'un de vos proches à votre sujet: On dit à propos de Wyatt qu'il prend son rôle de grand frère très au sérieux, et qu'il s'occupe d'Uriel - son cadet - avec beaucoup de soin. Mais aussi qu'il est généreux, tout en lâchant des vérités sans prendre la peine de rendre le tout un minimum diplomatique. En somme, il est sans filtre, et au fond ça ne peut que le rendre plus authentique.
   que pensez-vous de little charlie: A la base, pourquoi avoir une dent contre un pauvre gamin qui a des phobies ? Wyatt n'est pas du genre à détester les gens gratuitement alors il n'avait rien de spécial contre lui. Toutefois, depuis qu'il a ciblé son frère et ruiné sa vie, le rendant malheureux, il ne peut pas lui pardonner. Si il l'avait devant lui, il le chopperait probablement histoire de l'emmener à Zeke. Ca ferait probablement un grand bien à son aîné de lui frapper dessus. Et comme la famille est ce qu'il y a de plus important, ça ferait aussi plaisir à Wyatt de voir son frère soulagé d'une façon ou d'une autre.
Si dans le futur Charlie s'en prends à lui cela ne pourra pas être pire. S'en prendre au sien c'est probablement déjà la pire chose qu'on puisse lui faire. Puis, maintenant, il le déteste, et comme toujours quand il s'agit de quelque chose d'important le décoloré à la rancune tenace.

★ scars and souvenirs.
   La cloche sonna enfin 16 heures. La délivrance habituellement. Cette fois, néanmoins, je ne me ruais pas en direction de la porte de sortie pour rejoindre la cours de récré. J’allais avoir des ennuis, j’étais bien conscient. Du haut de mes cinq ans, je connaissais déjà plutôt la valeur des choses. Il m’avait été aisé de comprendre que nous ne croulions pas sous l’argent. Mes frères et sœurs plus âgés s’inquiétaient de nos finances depuis assez longtemps pour que mes oreilles aient capté suffisamment d’informations. C’était pour ça que je me sentais si mal, à patienter sur le petit banc en attendant que l’on vienne me chercher. L’institutrice me voyant inquiet vint me rejoindre sur le banc en bois et m’offrir un petit sourire avant de poser sa main sur mon crâne avec une affection habituelle. « Pourquoi tu ne joues pas avec les autres en attendant ta maman ? » m’interrogea-t-elle alors. Peu prompt aux bavardages je montrais mon genou, elle grimaça légèrement en observant mon pantalon troué. Un sourire affectueux se dessina sur son visage alors qu’elle tentait de me rassurer « Ce n’est pas si grave. Je suis certaine que ça peut être réparé Wyatt. Puis, tu n’as pas fait exprès de tomber, tes parents comprendront. ». Ce qu’elle ignorait, c’était que mes parents n’y feraient pas vraiment attention. Le visage me venant à l’esprit était tout autre. Je n’eus d’ailleurs pas vraiment le loisir d’y penser. Parce qu’elle était là. Celle qui s’occupait de moi comme une mère, même si je ne comprenais pas bien les limites des rôles de chacun dans notre famille. En effet, cela ne fonctionnait pas comme ça chez mes amis. Alors notre fonctionnement me semblait étrange, différent, mais je l’aimais. Car c’était tout ce que j’avais connu au fond. Quittant la maitresse je me dirigeais penaud vers mon aînée. Trisha, ma grande sœur. C’était elle qui s’occupait de moi. Elle qui me trainait dans les magasins pour m’acheter des vêtements lorsque les anciens devenaient trop petits. Elle me racontait des histoires avant de dormir, m’occupait les jours où je n’avais pas école et m’organisait toutes sortes de jeux pour que je ne m’ennuie pas. C’était ce que faisaient les mamans des autres. Alors, il était probablement logique que je m’en fasse face à elle quant à ce trou dans mon pantalon gris. Je l’aimais en plus moi, ce pantalon. Quelques secondes plus tard, elle remarqua ma bêtise et je fuyais aussitôt son regard. Elle me fit m’arrêter alors que nous marchions et s’accroupi devant moi pour observer la déchirure. « On devrait pouvoir mettre une pièce et le recoudre. La vraie question, une voiture ou un ballon ? » me demanda-t-elle avec un sourire. Soulagé, reconnaissant, aimant, je lui sautais au cou tandis qu’elle se mit à rire. « Une voiture, une voiture ! » m’écriais-je avec joie cependant que nous regagnions la maison où les autres nous attendaient.

« Dépêchez-vous! On va se faire chopper. » m’énervais-je fixant mes camarades de beuverie. Une fois de plus, je me baladais le pantalon troué. Toutefois, cela ne faisait plus partie de mes inquiétudes depuis longtemps. A 15 ans, je travaillais à présent pendant les vacances pour aider à maintenir la baraque à flot. En cet instant, au milieu de la nuit, sur le toit du lycée et totalement bourré plus rien ne m’inquiétait. Je n’étais qu’un ado irresponsable escaladant les murs de cet endroit qu’il ne fréquentait que trop de par les nombreuses heures de cours imposées. Le gardien ne se risqua pas à monter sur le toit. Après tout, il ne nous avait pas vu. Un sentiment grisant de victoire s’empara de moi et je me laissais tomber sur le béton avant de m’allonger et d’observer le étoiles. Mon estomac était légèrement en vrac, mais je n’en étais pas encore au point de vomir. C’est pourquoi je tendais le bras en direction du gars qui avait la bouteille à la main. L’alcool, et le fait de violer quelques règles m’aidaient à vider mon esprit. Je n’étais plus qu’un sale gosse adorant enfreindre un maximum de règles, susceptible de finir au poste avec tous ses camarades de classe. J’adorais être mêlé aux autres au point de m’oublier. Faire partie d’un tout m’était grandement réparateur, si ce n’était pas salvateur parfois. Alors je profitais de ce genre de moments pour me ressourcer en insouciance, innocence, et tous les autres adjectifs les plus souvent associés aux plus jeunes. J’aimais être capable de ça, cela me permettait de ne pas devenir totalement dingue. Car la majeure partie du temps, en rentrant à la maison je passais récupérer Uriel et nous faisions nos devoirs ensemble avant de nous occuper des tâches que Trish nous avaient assignées lorsque c’était le cas. Sinon, nous grimpions dans notre chambre pour jouer pendant des heures à la vieille console que nous avions réussi à dégotter. Il m’avait été difficile d’abandonner mon rôle du petit dernier au départ. Toutefois, j’aimais avoir quelqu’un sur qui veiller à présent que j’étais plus âgé. Je ne me voyais pas rentrer seul, jouer seul, dans cette maison vide.

« Wyatt, le camion de livraison vient d’arriver, il faut décharger les amortisseurs qu’on a reçu. Puis ré-agencer les pneus après ! » m’expliqua mon patron avant de disparaitre dans son bureau pour répondre à un coup de fil. Je soupirais derrière mon comptoir. Un instant, je revis ma vie défiler à grande vitesse : né dans une famille modeste, élevé par ses frères et sœurs, faisant le minimum à l’école, échouant à l’examen final, trouvant un petit boulot pour aider aux finances à la maison, restant coincé dans un job sans possibilité de réelle évolution à cause de mon manque de qualification, me faire chier le reste de ma vie. C’était déprimant d’y penser parfois. Je traversais le grand entrepôt se trouvant derrière les caisses et retrouvait le livreur. Je lui serrais rapidement la main et récupérais la palette qu’il venait de décharger du camion. Une fois que tout fut dehors de son semi-remorque, il me dit qu’on se reverrait la semaine suivante et repris la route. Quant à moi, je me mis au travail et rangeait tout ce qu’il venait de nous apporter avant d’aller mettre les pneus là où le chef les trouvait mieux exposés. Après tout, c’était des pneus et on se fichait pas mal de leur exposition non ? Vous avez déjà vu des gens qui regardent les pneus avant de les acheter ? Jamais ! Ils demandent le prix, la qualité, la marque, le temps qu’ils dureront selon certains paramètres, mais jamais ils regardent les fichus pneus. Bref, je me gardais bien de l’ouvrir parce que je ne voulais pas m’engueuler avec le patron. Ce travail était sans doute plus confortable que de nombreux autres alors je devais faire mon possible pour le garder. Quitte à serrer la mâchoire pour me taire et faire des trucs débiles.

Le soleil commençait à décliner dans le ciel, je fixais ma montre numérique : 18 :25. Plus que cinq minutes. J’avais cinq minutes pour me désister et faire demi-tour. Rien ne me forçait à être là. Non, c’est moi qui avait décidé. Et à présent, j’hésitais. J’hésitais parce que j’ignorais – au fond – si j’en étais capable. Devant un petit bâtiment jouxtant mon ancien lycée, je ne savais pas si je devais rentrer et prendre les cours du soir auxquels je m’étais inscrit sans en parler à personne. Parce que chez nous, Zeke mis à part, personne n’avait fait de grandes études. D’ailleurs, le fait que je n’aie pas eu mon diplôme ne les avait pas déçus. Ils avaient été tristes pour moi, mais personne ne m’avait conseillé de le repasser. Ce n’était pas habituel chez nous. Et je n’avais jamais manifesté ouvertement mon désir de réussir dans ce domaine. Parce que j’avais tellement eu peur de ne pas en être capable, j’avais sûrement fini par me saborder seul. Je n’étais pas aussi intelligent que Zeke qui parvenait à maintenir le cap même lorsque sa vie devenait un désastre. Toutefois, à présent que je travaillais, ma seule solution c’était ces cours. Et en étant honnête, j’en avais envie. Plus pour une satisfaction personnelle qu’autre chose. Soupirant, je regardais à droite, à gauche, et poussait la maudite porte. Je n’étais pas plus idiot que sales gosses de mon année qui avaient réussi à avoir ce fichu examen.

Planquées derrière ma caisse enregistreuse, mes notes d’algèbre. J’avais un test demain matin, et j’étais persuadé d’être un à un claquement de doigt de tout comprendre. Néanmoins, cela ne voulait pas venir. Depuis hier sur cette maudite règle, j’échouais chaque fois que je devais l’appliquer à des exercices. Cela me frustrait au plus haut point. Surtout quand je pensais au nombre de personnes qui devaient trouver ça ridiculement facile. Si j’avais été chez moi, j’aurais jeté les feuilles et été tenté de les brûler. J’étais donc presque soulagé d’être au boulot. Même si je risquais de me prendre une soufflante à réviser sur mes heures, il n’y avait personne dans le magasin. Ou presque. J’entendis quelqu’un s’affairer dans le fond, près des pots d’échappements, puis un bruit de métal heurtant le sol. Jetant mon cahier dans mon sac à dos, je bloquais ma caisse et me hâtais de rejoindre le fond. Une demi-douzaine de pots étaient par terre. « C’est un beau bor… » commençais-je à râler pensant que j’allais avoir à faire à un homme d’un certain âge. Je fus surpris de découvrir une jeune femme de mon âge. Elle était sublime, mais ce ne fut pas ce qui me surprit le plus. Elle avait les mains pleines de cambouis. Alors que je restais béat devant elle, totalement sous le charme, son air gêné se mua en une moue agacée tandis qu’elle se penchait pour ramasser les pièces. « Vous allez m’aider ou me regarder comme si j’étais E.T. ? » m’avait-elle lancé avec humeur. Un instant après, je l’aidais à tout remettre en place, souriant en repensant à sa remarque. Une fois que le rayon fut remis en ordre, je la regardais de nouveau « Je peux faire quelque chose pour vous aider ? » lui avais-je demandé intrigué. Les femmes venaient habituellement demander ce qu’elles voulaient en entrant. Elles ne tentaient même pas de trouver ce qu’elles venaient chercher. Bien souvent, elles avaient le nom de la pièce ou des pièces et nous laissaient nous occuper du reste. Je connaissais quelques exceptions, certes, toutefois, elles ne semblaient pas aussi revêches que ma cliente « Non » rétorqua-t-elle avant de faire la moue et de m’offrir un sourire qui devait se vouloir charmeur « a moins que vous ne puissiez me commander un pot catalytique pour une Chevrolet d’il y a une quinzaine d’années ? » demanda-t-elle. Je ne pus m’empêcher d’éclater de rire. On n’avait jamais tenté de flirter avec moi en parlant de mécanique, surtout pour arriver à ses fins. Elle fronça les sourcils et croisa les bras avant de me toiser. « Désolé. Venez, on va voir ce que je peux faire. » avais-je fini pas répondre plus sérieux.
Depuis ce jour, j’espérais la croiser de nouveau. Elle avait payé en liquide pour la commande de son pot qui mettrait plusieurs semaines avant d’arriver, alors je n’avais aucun moyen de la contacter. En effet, elle avait refusé de donner son numéro quand je lui avais demandé préférant venir d’ici plusieurs semaines en personne. Elle m’intriguait à un tel point que j’en avais rêvé la nuit. Je savais que c'était totalement idiot, de s’enamourer comme ça d’une parfaite inconnue. Mais sa façon d’être me plaisait et j’avais envie d’apprendre à la connaitre. Même si c’était fou.