god knows i want to break free.

★ dream a little dream of me.
01. Je suis un grand lecteur, et encore le mot est faible. Il ne se passe pas une journée sans que je ne me plonge dans une épopée écrite. J'ai toujours un bouquin avec moi, où que j'aille, quoi que je fasse. Ma mère étant une grande lectrice, elle m'a donné cette habitude dès mon plus jeune âge. J'aime m'évader dans des mondes imaginaires, me laisser submerger par les émotions d'une histoire envoûtante, et surtout, oublier mon quotidien l'espace de quelques pages. Bien évidemment, j'ai mes préférences, mes goûts. Je suis un fervent admirateur de Stephen King, ce dernier étant originaire de mon état, je ne peux que le soutenir et être son fan numéro un. Mo Hayder, Edgar Allan Poe, J.R.R. Tolkien et l'auteur Anonyme ont envahi mes bibliothèques. Je suis imperturbable lorsque je suis plongé dans un bon roman, inutile d'essayer de détourner mon attention. » 02. J'ai découvert mon homosexualité suffisamment tôt pour ne pas douter de mes attirances aujourd'hui. J'ai eu une petite amie au collège, et comme on nous rabâche sans cesse des histoires entre un prince et une princesse quand on est gamin, ou papa et maman qui donnent l'exemple... J'y ai cru. Sauf que ce n'était qu'une illusion, et je m'en suis rendu compte plus tard. Au lycée, j'ai eu ma première expérience homosexuelle, c'était un "accident", une soirée trop arrosée, le cas banal que l'on voit partout. Sauf qu'il a été décisif pour moi. C'est là que j'ai su que les femmes n'étaient pas faites pour moi, leurs formes ne m'attirent pas, je ne supporte pas de voir une nana ne serait-ce qu'en sous-vêtement, ça me met mal à l'aise. Les hommes, leurs muscles, leur virilité... c'est ça qui me branche. Je ne l'ai jamais caché même si ça n'est pas écrit en grosses lettres sur mon front. Si on me pose la question je réponds sans hésitation. Je suis fier d'être gay, mais pas au point de le crier sur tous les toits attention. » 03. La danse fait partie de moi depuis l'âge de huit ans lorsque mes parents m'ont inscrit à des cours pour que je pratique une activité physique. Ce fut la seule qui attira mon attention et depuis, cet art m'est vital. Je dois danser tous les jours, ne serait-ce qu'un peu, histoire de me défouler et laisser libre court à mes émotions. J'essaye de me perfectionner, je veux me surpasser et montrer que je suis capable d'être le meilleur dans ce domaine. J'adore la compétition, mais aussi les regards sur moi, qu'on admire ma grâce, ma souplesse et mes talents. Mais passons. Evidemment, la musique est complémentaire à ma passion, et elle ne me quitte jamais. Je déteste le silence et fait toujours en sorte de le combler avec mes artistes préférés. Je ne sors jamais sans mes écouteurs, et me plaît à entendre mes morceaux favoris encore et encore sans jamais m'en lasser. Queen, AC/DC, Elvis Presley, Eminem, Die Antwoord, Little Big, Michael Jackson... ces groupes et artistes me suivent et ne me quitteront probablement jamais. Je les aime, je savoure chacune de leur note, chaque texte. La musique et la danse ne font qu'un, et ça je l'ai très vite compris. » 04. Alors oui, financièrement parlant, je ne suis pas exceptionnel et l'exemple parfait du citoyen banal qui fait le stricte minimum pour s'en sortir. Cependant, ça ne m'empêche pas d'être une sorte de croqueuse de diamants, au masculin. J'adore l'argent, je rêve de crouler sous des pluies de billets, je rêve d'une immense villa avec des majordomes à mes pieds, d'une piscine chauffée, d'une chambre si grande que je pourrais m'y perdre... Mes parents n'ont jamais baigné dans la fortune, et leur petite épicerie dans ma ville natale ne les aidait pas à augmenter leurs revenus. Nous n'étions pas miséreux, mais j'enviais toujours ces copains qui avaient des cadeaux chaque semaine, allaient dans les meilleures universités et se pavanaient au volant de voitures de sport. Moi aussi, je veux tout ça. Et je l'aurais. J'aime jouer de mon charme pour des faveurs financières, un petit cadeau de temps en temps... Je ne m'attache pas, je souris, je séduis, sans compter un petit battement de cil et je fais céder. Je choisis toujours scrupuleusement mes victimes, les plus dociles et ceux capables de faire des folies juste pour un baiser. Je ne suis pas peu fier de ce pouvoir et de ce petit hobby, en espérant que ça soit permanent un jour ou l'autre... » 05. J'ai quitté ma terre natale il y a cinq ans, le lendemain de mon vingtième anniversaire. J'ai décidé de changer de vie et de découvrir de nouveaux horizons, sachant que j'avais des idées bien précises. Tout d'abord, je rêve de devenir danseur professionnel, faire partie de grandes comédies musicales... Broadway aurait pu être mon premier souhait, mais je sais que Londres regorge de beauté et de talent fait pour moi. Sauf que voilà, je ne peux pas me permettre de déménager dans la capitale avec mes faibles revenus, il faut d'abord tout préparer, anticiper... Whitby a été un coup de chance, j'y ai attéri par hasard lors d'un road trip et je suis tout de suite tombé amoureux de cette ville. Je n'en suis toujours pas parti et n'en ai pas l'intention, du moins, pas tant que le feu des projecteurs ne me tend pas les bras. Cette ville me rappelle la mienne, celle où j'ai grandis, j'aime ce charme atypique, les rencontres que j'ai pu y faire... En attendant de prendre mon courage à deux mains pour partir vers de plus grandes ambitions, j'ai fais mon nid.

★ tell me sweet little lies.
le destin: l'absolu ou une excuse? Je ne crois absolument pas au destin, un peu comme un Jedi. Si les choses arrivent, alors c'est qu'on l'a voulu. Tout est inconsciemment calculé, rien n'est un coup de chance ou un miracle, la volonté est maîtresse d'une vie. Si je ne veux pas que quelque chose se produise, je fais tout pour l'en empêcher, et si c'est le cas, je me remets en question et estime que j'ai fauté, ou une tierce personne. Je ne veux pas croire à toutes ces conneries au sujet du hasard, du destin qui m'a mené sur tel ou tel chemin.
les ingrédients du bonheur: Je créé mon propre bonheur, la persévérance est la clé. Si je veux quelque chose, je fais tout pour l'obtenir, et le simple fait de le vouloir plus que tout au monde me rend heureux. Je suis heureux de pouvoir essayer de faire bouger les choses, j'aime me lancer des défis, essayer encore et encore... Mon quotidien est rythmé par tous ces petits détails qui affectent mon humeur. L'optimisme est, pour moi, le seul ingrédient du bonheur, le seul valable, et tout peut sembler plus beau.
rapportez les paroles de l'un de vos proches à votre sujet: « Ce mec est insupportable. Non mais sans déconner, il ne se passe pas UNE journée sans qu'il ne prenne ses grands airs et essaye d'impressionner tout le monde. Il est prétentieux, et moi, me considère comme une sorte de sous-fifre. A chaque fois qu'il me regarde, je sens le mépris dans ses yeux, il est... détestable. Je ne sais pas comment il se comporte avec ses amis ou sa famille, mais je suis étonné de voir qu'ils n'ont pas encore tenté de l'assassiner. Ou alors il est très sélectif sur ce comportement avec autrui... Mais je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi têtu, il est persuadé qu'il est capable de tout, comme s'il n'avait aucune limite. Je crois qu'il me fait un peu peur dans le fond... Si seulement je pouvais éviter de le voir tous les matins quand je sors de chez moi, je n'aurais plus à supporter ce regard... bon sang, ce putain de regard ! » Clay, un voisin.
que pensez-vous de little charlie: Comment dire... je trouve ça énorme ! C'est bien le genre de choses dont on a besoin pour pimenter un quotidien que l'on aurait pu croire paisible. Je n'ai pas peur, je me plais à lire tout ce que ce petit peut divulguer sans rancune. Ce mec en a une paire, et c'est délectable... Ma curiosité me perdra, et bien que j'aime ma vie, j'aime cracher sur celles des autres, alors autant vous dire que si j'ai la possibilité d'en apprendre plus sur des gens que je connais ou non, je ne vais pas me gêner. Les rumeurs, les anecdotes croustillantes... tout est bon pour animer une future conversation ou mettre des gens dans l'embarras... Et ça, j'adore.

★ scars and souvenirs.

we had fire in our eyes
never felt so alive

La nuit était pluvieuse, froide. Il était un peu plus de deux heures du matin, l’appartement était plongé dans l’obscurité. On n’entendait rien, hormis les gouttes qui martelaient les fenêtres. Il faisait froid, bien trop pour oser mettre le nez dehors. Et pourtant, sur le balcon, Ellis. Tête baissée, ses cheveux collaient son front et sa nuque, de l’eau perlait sur sa peau, son souffle indécis se manifestait en une buée éphémère, son corps entier tremblait. Il pleurait, mais ses larmes se mêlaient à la pluie torrentielle, incomparables. Il tenait un téléphone portable dans sa main droite, voilà dix bonnes minutes qu’il fixait l’écran sans pouvoir en détacher ses yeux. Son cerveau s’était mit sur pause, il encaissait le choc, il essayait de comprendre, de remonter dans le temps pour se souvenir d’une erreur, d’un écart fatal. Il voulait se convaincre que tout ceci n’était qu’une illusion, une mauvaise plaisanterie, lui plongé dans un cauchemar monstrueux. Et pourtant, ces mots se détachaient parfaitement sur le fond blanc, ils étaient clairs, lisibles, précis. Une balle dans la poitrine, un coup de poignard dans le dos, une brûlure immonde, une nausée envahissante… Il pleurait, encore. Pas un sanglot, pas un gémissement, tout dans le silence. C’était effrayant, cette sensation de perdre pied, de ne plus être qu’une ombre et de se sentir tomber, encore et encore, sans jamais toucher le fond. Le vertige l’empêchait de réfléchir, son cœur se serrait à en étouffer, il avait mal, si mal…

‘’Dépêche toi, je t’attends avec impatience, tu me manques bébé. Ash.’’

Ses doigts se crispèrent autour du téléphone. Il aurait voulu le briser, comme il briserait cet amant, tout comme il briserait cet homme, son homme. L’amour parfait, les papillons dans l’estomac, la dépendance, l’obsession et le désir constant… tout venait de s’envoler comme de la paille au vent. Tout se transformait en mirage, en un souvenir gravé dans la chair qui laisserait une immonde et profonde cicatrice. Il avait si mal… C’était ainsi que tout se terminait, que cette idée parfaite de l’amour se dissipait. La rage, le dégoût, la peur, tous ces sentiments se battaient, s’entrechoquaient jusqu’à le pousser au bord de la folie. Il suffirait d’un excès, d’un minuscule détail pour que tout cède, que le monstre ne se libère.

La baie vitrée glissa sur son rail. « Ellis ? » Il ne répondit pas tout de suite. Il resta là, juste encore un peu, devant le téléphone de son petit copain. Quelle grave erreur que de l’avoir oublié sur la table du salon… Il venait de signer son arrêt de mort, un cataclysme que rien ni personne n’empêcherait. « Qu’est-ce que tu fais dehors ? Tu vas attraper froid. » Le brun pivota sur ses talons pour se retrouver face à son homme. Il le fusilla du regard, lui offrant l’opportunité de plonger dans ses iris sombres, vaguement dissimulées par ses cheveux. Il leva lentement la main pour désigner le téléphone en s’assurant que le nom du destinataire était bien visible à l’écran. « Je crois que tu as oublié ça. » Le petit copain fut paralysé sur le coup, la bouche entrouverte. Aucun son, aucun regard, aucun geste. Il comprenait et réalisait son erreur petit à petit. Il était foutu. Ellis ne bougeait toujours pas, il attendait, et anticipait une éventuelle réaction. L’autre garçon se mit à bégayer et tenta un pas en avant, mais il s’abstint au dernier moment. Il était foutu. « Elly, écoute, je… » En seule réponse et pour le couper dans son élan, Ellis lui jeta son téléphone au visage. Il esquiva à temps et se mit à reculer. Le brun avançait, les dents serrées, le doigt pointé vers son futur ex petit ami. « Comment est-ce que tu as osé me faire ça, Jay ? Comment as-tu pu penser une seule seconde à me tromper ? » Le fautif ne répondit pas tout de suite. Il baissa les yeux, il essayait de reprendre le contrôle de la situation mais en vain. Les pleurs revenaient, la voix de l’américain se mit à trembler. « Depuis quand ? » « Ecoute c’est pas du tout ce… » « DEPUIS QUAND ?! » Il cria sans pouvoir le contrôler. Ses poings se serrèrent, ses dents grinçaient, et ses larmes coulaient, encore et encore, un flot interminable. Jay ne pouvait plus mentir, il était prit au piège et le moindre écart le mènerait à sa perte. Il n’osait plus regarder son petit ami dans les yeux, celui qu’il venait de tuer. « Trois mois. » Le choc. C’était trop fort, trop difficile. Ellis craquait. Une plainte franchit la barrière de ses lèvres alors qu’il rejetait la tête en arrière, une main sur ses yeux. Il sanglotait, inconsolable. Jay leva les yeux vers lui. Il pouvait tenter le tout pour le tout, s’excuser, se faire pardonner, tout essayer.

« Je ne veux plus jamais te voir. » La voix d’Ellis avait reprit de l’assurance en quelques secondes. Son regard redevint dur, agressif, emplit d’une haine survoltée. Les quatre mètres qui le séparait de Jay paraissaient s’agrandir au fur et à mesure, comme si une force les écartait, les séparait une bonne fois pour toute. « Je t’en prie… » Le brun le coupa en levant la main dans un signe de silence. Il ne devait pas pleurer, il ne devait plus se montrer aussi faible. Parce que cet homme, celui qu’il avait aimé pendant plus d’un an ne le méritait pas. Il n’était qu’une ordure, une créature insensible qui jouait avec leur situation, qui ne s’autorisait aucune morale et piétinait allègrement le cœur d’un autre. « Plus. Jamais. » répéta-t-il. Sa voix était semblable à un torrent de rocailles. Jay ne pouvait plus riposter, c’était terminé. Il baissa les bras bien vite. Il tourna les talons et quitta l’appartement, sans se retourner une seule fois vers celui qui aurait donné sa vie pour la sienne, quinze minutes plus tôt.

Le silence, il revint, il pesait, il le torturait, le rendait fou. Une minute passa… et Ellis éclata en sanglots. Les genoux sur la moquette, il se recroquevilla sur lui-même, son front toucha le sol, ses bras se croisèrent sur son ventre, comme s’il se protégeait d’un violent coup à l’estomac. Il pleurait, encore et encore. Les gouttes de pluie se mêlèrent, ajoutèrent une touche de drame à sa tristesse, à son désespoir. Mais la colère… elle était si forte, si présente qu’elle le dévorait plus vite que tout le reste.
Depuis ce jour, plus personne ne trahit Ellis Colingwood.