Héroine ~ you and me is forever. part2

★ dream a little dream of me.
   + Je suis sans être. J’ai eu une enfance emplis d’amour et de joie, mais la vie à chaque fois venait cogner à notre porte pour nous rappeler sa dureté. Nous vivions au-dessus de nos moyens et mes parents se sont toujours serrés la ceinture pour nous. Au final pour quoi ? Je suis partie et j’imite le même schéma qu’eux, je ne parviens pas à m’en sortir, et j’ai coupé tous les ponts avec ma vie d’avant. Peut-être qu’au fond, je punis mes actes passés. + Je suis la dernière d’une fratrie de six enfants, j’étais la plus en retrait de la famille, comme si je ne m’étais jamais tellement intégré dans cette fratrie si soudés. J’étais la petite fille fofolle qui allait batifoler et rire avec les enfants Léger sans jouer avec ses propres frères et sœurs. J’étais le vilain petit canard qui allait jouer avec un autre monde. Pour mon frère, je me brûlais les ailes à frôler un monde que je ne pourrais jamais côtoyer et qu’un jour j’en mourrais. Il avait raison. Je me suis brûlé et j’ai tout perdu. + Je n’ai connu l’amour qu’une fois, William. Il est et restera mon dernier grand amour. C’est de ma faute, tout ça, mais je ne pouvais plus supporter cette façon qu’avait sa mère de me balancer des piques sans arrêt. Je ne pouvais plus subir ce regard plein de dégout provenant de son père. Je n’étais et ne suis qu’une petite fille de la rue, le rat tentant de se faire passer pour belle souris blanche. Ils ne voulaient plus de moi et je ne voulais pas qu’il soit malheureux en apprenant tous les mots odieux qu’ils ont eus à mon encontre. Alors je l’ai abandonné sur l’autel, et je n’ai plus donné de nouvelles à qui que ce soit. + J’ai toujours eu un talent pour le dessin, depuis toute petite je dessinais dans mon coin seul, les beautés de la vie. Non seulement je la vivais la vie, mais je la dessinais à merveille dans le plus grand secret. Mon confident avait été William, et il m’avait toujours poussé à montrer mon talent au monde, et je crois qu’aujourd’hui si je me lance dans cette voie, c’est pour lui. Pour le rendre fier après l’avoir tant déçu. + Je donne de mon temps pour les autres, même si je vis pauvrement, j’aime participer à des associations et donner le sourire aux autres. Personne ne sait pour mes conditions de vie et c’est tant mieux comme ça. + Je ne débute jamais une journée sans mon jogging très matinal avec Mistral mon chien, j’aime courir à en perdre haleine, à en perdre mes poumons afin de ne plus ressentir ce trou béant dans ma poitrine d’avoir perdu l’élément clé de ma vie. Et quand la douleur est trop intense, j’aime me poser, la nuit, sur un banc dans ce fameux parc où tout à commencer pour regarder les étoiles, priant pour qu’il soit heureux où qu’il soit. Alors là j’oublie tout, ma peine, ma vie, et l’aime à en mourir. + Ma famille cache un lourd secret et je l'ai appris juste avant de me marier, enfin presque. La raison de mon prénom si addictif. Je ne suis pas ce que je suis censée être. Je suis la fille, le fruit d'un adultère sous la drogue. Un fruit que mon père a accepté malgré la trahison.

★ tell me sweet little lies.
 
   le destin: l'absolu ou une excuse? L'absolu. A mes yeux notre destin est déjà écrit en fonction de nos décisions, et il se redessine quand on choisit notre voie ou que l'on prends la décision la plus importante de notre vie. Nous sommes peut être les décideurs de notre vie mais je suis persuadée qu'une force supérieur nous désigne le chemin à prendre.
   les ingrédients du bonheur: A mes yeux il n'y en a qu'un : l'amour. L'amour nous aide à prendre les bons choix, et si on ne l'écoute pas, on fonce droit dans le mur, la preuve : ma vie est un véritable trou sans fin depuis que je suis partie sans lui.
   rapportez les paroles de l'un de vos proches à votre sujet: Je me rappellerais toujours des paroles de mon grand frère le jour où je suis rentrée en pleurs vêtue de ma grande et belle robe blanche, préparant mon sac pour m'en aller : " Alors t'abandonne comme ça ? Aussi vite ? Je te croyais plus combattive et forte. Rien ne semble t'abattre et pourtant ils ont réussis. Ils ont réussis à te retirer ce sourire, cette vie en toi. Tu n'as pas de fond méchant ma sœur, mais malgré toi, tu vas créer le malheur autour de toi. Que ce soit lui ou nous. Je sais que tu ne reviendras pas et qu'il est très dur de te faire changer d'avis, alors... Envole toi blanche colombe, trouve la source de ton bonheur et fait tout pour le garder.". Et il avait raison. C'est ce que je suis. Un malheur ambulant pourtant si pleine de vie.
   que pensez-vous de little charlie: Je pense qu'il faut bien s'occuper dans la vie et que ce jeune homme a trouvé cette occupation pour trouver un sens à sa vie.

★ scars and souvenirs.
  Je n’ai pas envie de vous conter mon histoire en vous la racontant dans un long récit qui vous ennuierait surement. J’ai plus envie de vous la faire entrevoir, vous la faire imaginer, vous faire rêver ou même cauchemardé, et je suis persuadée qu’à la fin vous vous direz : Cette fille a loupé la chance de sa vie. Oui c’est vrai et c’est ce que je pense aussi. J’ai toujours eu du talent pour le dessin et je vais vous raconter mon histoire en image.

Le premier dessin de ma vie vous montrerait ma naissance. Je vous laisse entrevoir un appartement miteux, où les murs sont rongés par l’humidité mais où tout est propre et rangés. Vous pourriez même deviné que la femme de maison aime que tout soit ordonné chez elle. Vous verriez en arrière-plan, cinq têtes d’enfants passant le pas de la porte, intrigués par les mouvements dans le salon. La peur se lirait dans leurs yeux mais leurs sourires trahiraient le bonheur de voir leur petit sœur ou petit frère arrivé. Le premier plan est empli de joie, vous verriez mon père aidant ma mère à me sortir. Vous verriez ses larmes de joie, ayant ma tête entre ses mains, et vous pourriez même imaginer la fatigue de ma mère lors de ma délivrance et son cri de soulagement en m’entendant. On peut deviner que ma famille ne roule pas sur l’or mais que l’amour est maitre dans cette demeure.

Le deuxième montrerait un camion de déménagement en fond, et un van bleu avec ma petite frimousse brune à la fenêtre. On pourrait deviner dans mes yeux que je rêve d’un avenir meilleur et que j’espère que le bonheur passera enfin notre porte. Un grand panneau marqué Whitby, et la promesse d’un bel avenir. Adieu Londres et ses années de galère, bonjour la nouvelle vie. J’ai dix ans et je rêve d’une nouvelle vie pour nous tous, et à ce moment-là j’ignore totalement que ma vie allait radicalement changer pour le meilleur et le pire.

Sur le troisième vous pouvez voir un parc pour enfants, ça vadrouille de vie, dans un quartier plutôt aisée. Les enfants jouent au toboggan, à la marelle et même à la balançoire. Mais ce qui retient votre attention c’est ces trois enfants là, devant vos yeux. Ils forment un cercle parfait, ont un sourire qui signifie beaucoup de chose et surtout on la vie en eux. Une blonde, une brune et un brun. Trois enfants dont le destin est liés. William, Heaven et Héroïne. Les trois mousquetaires, je pourrais même les déguiser pour faire l’allusion, mais ça ferait trop cliché. Ils ont été le début et la fin de ma vie. Ils sont mon tout et à jamais. Ma véritable famille mais ça je ne le sais que maintenant. Ce dessin à une suite, Heaven et William me faisant un signe. Ils se dirigeraient vers leur belle maison au charme typiquement anglaise, dans l’aisance et la volupté. Et moi, qui m’écarte pour me diriger vers une maison en piteux état, où la peinture serait fade et sans lumière. Le clivage de nos deux mondes, ce qui nous as détruit William et moi. Dans la richesse ou la pauvreté dirait le prêtre… Deux mondes si différents.

Un quatrième dessin vous montrerait ses yeux, ses yeux que j’ai dessinés des milliers de fois sans jamais atteindre la perfection de ses traits réels. Ses magnifiques yeux bruns chocolat, empreints d’un amour sans faille. Dans une de ses pupilles, vous pourriez revoir une scène : celle de notre premier baiser. Il m’avait pris le visage ce jour-là, et il m’avait embrassé si simplement, si doucement que nos yeux s’étaient automatiquement fermés pour savourer ce moment. Le vent soufflait faisant voler mes cheveux autour de nous mais lui, n’avait jamais lâché prise. Comme toujours et à jamais. Dans son autre pupille, vous le verriez à genoux, demandant ma main sous le regard d’une Heaven folle de joie. Vous le verriez empreint d’un amour sans faille en me demandant en mariage, et en me voyant accepter. Ce regard est tellement amoureux, qu’il vous toucherait sans doute.
Mais la suite du dessin est tout autre. Vous verriez mon regard amoureux mais torturé, triste. Dans une de mes pupilles, vous verriez ma main cherchant la sienne quand il n’était pas là lorsque je subissais les insultes de ses parents. Le clivage richesse pauvreté nous avait détruits et ses parents y avaient contribué. Il n’avait jamais été là durant les menaces de sa famille et heureusement, je n’aurais jamais aimé le voir malheureux de la sorte. Alors vous me verriez rester forte en façade, mais pleurer en silence, cherchant sa main dans le brouillard qu’imposaient ses parents. Dans ma deuxième pupille vous me verriez courir en robe blanche, la traine de ma robe virevoltant sous ma course. Je cours vers la sortie, vers la lumière que je crois que c’est mais qui n’est en fait que ténèbres. Vous verriez mon cœur dans les mains de Wil’ et lui a genoux pleurant mon départ. Ses parents m’ont démolit et mon cœur je lui ai laissé. Et je suis partie sans jamais dire adieu à qui que ce soit.

Le cinquième dessin me montrerait les cheveux courts.  J’ai coupé toute trace du passé, et j’avance comme je peux. Mes yeux seraient vides de vie. Je serais debout au milieu d’une foule qui gravite autour de moi. Le monde serait floue et vous me verriez distinctement comme si le monde avançait et moi non. J’ai tout perdu en partant de la sorte, et j’avais tout à reconstruire. Je devais tout recommencer, seule. Mais comment ? La suite me montrerait aidant mon prochain, en donnant à manger à quelqu’un encore plus dans le besoin, on me verrait plus loin cumulé mes deux jobs pour me permettre de vivre et de poursuivre mes études. Je me bats pour William, pour le rendre enfin fier, même s’il ne le saurait jamais que pour lui, je me suis battue bête et ongle pour réaliser mon rêve.

Le sixième et dernier dessin, me montrerait devant ce même panneau du début de mon enfance. Whitby. Une valise à la main, la laisse de mon chien dans l’autre. Ces mêmes cheveux courts et cette apparence baroudeuse. Six ans que je n’ai pas donné de signe de vie, six ans que j’ai mis ma vie entre parenthèses. Six ans de regrets. Et je suis enfin prête à tourner la page, à oublier le mal qu’ils m’ont fait, à le revoir. Je le veux dans ma vie, pour le meilleur et le pire. Enfin, je l’espère.