hunter › black pearl.

★ scars and souvenirs.
Te réveillant en entendant le bruit d'un vase qui se brise, tu te redresses difficilement en te frottant les yeux, les cheveux en pétard et des cernes obscures te donnant un air de zombie. Tu descends de ton lit, frissonnant lorsque tes pieds touchent le parquet glacé de ta chambre. Suivant le bruit des sanglots, tu rejoins ta mère dans la cuisine, ne comprenant pas ce qu'il se passe. Ta peluche en forme de loup dans la main droite, tu tends l'autre pour tirer doucement sur le chemise de nuit de la jeune femme. « Maman ? Maman, pourquoi tu pleures ? » Que tu demandes, de haut de tes quatre ans. Cette dernière sursaute et se tourne vers toi. Les larmes qui coulent le long de ses joues te font écarquiller les yeux alors qu'elle te prend dans ses bras pour te serrer contre elle. Lâchant ta peluche pour venir essuyer les joues de la jolie blonde, tu fronces le nez et te mordilles la lèvre inférieure en attendant qu'elle te réponde. « C-Ce n'est rien, chaton … » Qu'elle te répond, mais tu ne la crois pas. Regardant autour de toi, tu remarques très vite qu'il manque quelque chose. La veste de ton père n'est plus sur le porte manteau. Papillonnant des yeux, tu tournes la tête de tous les côtés. « Ben, il est où  papa ? » Que tu demandes, innocent et naïf. Et c'est reparti. Voilà que ta mère fond de nouveau en larmes avant de te dire qu'il est parti et qu'il n'y aura plus que toi et elle. Tu sens les larmes monter, mais te retiens, ton nez te piquant soudainement à cause de l'effort. « Pourquoi est-ce qu'il est parti, papa ? » Tu tentes d'avoir une réponse à ta question en la reposant une seconde voix, mais ta mère ne dit rien. Elle te porte simplement jusqu'à sa chambre avant de t'allonger et de te prendre de nouveau dans ses bras. Sa voix te berce doucement alors qu'elle te demande de te rendormir et de ne plus penser à rien. Tu lui fais confiance. Elle est forte, ta mère. Elle saura veiller sur toi. Et puis, tu es sûr que ton papa n'est pas parti pour longtemps, persuadé qu'il reviendra pour prendre soin de vous comme il l'a toujours fait.

Entrant doucement dans l'appartement, tu regardes à droite, puis à gauche avant de soupirer de soulagement. Ta mère n'est pas encore rentrée du travail, fort heureusement pour la surprise que tu comptes lui préparer. Posant doucement les fleurs dans un vase que tu as acheté en rentrant de rendez-vous, tu t'empresses t'appeler un restaurant pour que l'on vous livre à dix-neuf heures pile. Tu t'installes ensuite sur une chaise de la cuisine, attendant impatiemment que ta mère ne daigne rentrer de son lieu de travail. Une heure passe et lorsque la femme qui t'a donné la vie et élevé entre dans le petit appartement, tu t'empresses de te redresser et de l'enlacer, la serrant doucement contre ton torse d'adolescent de dix-huit ans. Pouffant de rire, surprise par cette élan de tendresse, ta mère te caresse doucement les cheveux en te regardant, visiblement attendrie. « Maman, faut que j'te dise un truc important. » Que tu lances du tac au tac sans réfléchir. Tu ne tiens pas sur place. Tu ne peux pas lui cacher la nouvelle plus longtemps. Tu la regardes un instant et souris en quoi en voyant qu'elle a l'air aussi impatiente que toi de savoir ce qui te rend si heureux. « On va publier mon livre. » Tu lâches soudainement avant de sursauter lorsque ta mère t'attire contre elle pour te câliner longuement, visiblement très fière de toi. Au diable tous les profs qui t'ont traités de raté. Aujourd'hui, tu peux te permettre de leur fait un signe vulgaire de la main la tête haute. Tu n'es pas si raté que cela, visiblement. Souriant en coin, tu la laisses embrasser ton visage de toute part, reculant finalement en pouffant de rire. « Calme-toi sur la tendresse, j'vais finir par crever par tant d'amour. » Et la soirée débute ainsi. Elle semble avoir retrouver sa joie de vivre. Tu ne l'avais pas vu aussi heureuse depuis longtemps. Si longtemps que cela te fait chaud au cœur. C'est grâce à toi, si ses yeux ont retrouvé leur éclat.

« Papa, tu peux pas faire ça ! J'vais faire quoi, moi ? J'vais crever si tu m'fous à la porte ! » Les éclats de voix t'ont interloqués et te voilà dans ton jardin, à écouter la conversation entre ton voisin et son gamin. Visiblement, cet enfoiré veut le foutre à la rue parce qu'il ne désire point faire les études qu'il lui a choisi. Ah, les riches. Quelle magnifique bande de connards. Fronçant le nez en entendant la gifle que le père met à son fils, Hunter sort de sa magnifique demeure pour attraper le gosse pour le bras, l'éloigner de l'autre adulte. « Tu peux venir chez moi, Noàm, si ça te chante, ce s'ra toujours mieux qu'la rue ou dans cette famille de mongoles. » Tu tentes de rester poli et fixes le gamin apeuré qui semble te remercier du regard. Tu ne lui as pas souvent parlé. Il t'arrive parfois de lui rendre son ballon ou les affaires qu'il envoie dans ton jardin sans faire exprès. Tu l'as déjà invité à boire le thé chez toi, pour discuter un peu alors qu'il avait perdu son chat à l'âge de quinze ans. Bref, t'as toujours été un voisin sympathique avec lui. Et voilà désormais qui s'empresse d'aller chez toi avec une énorme valise. Dis donc, c'est qu'il en a des affaires, le gosse. Soufflant doucement, tu lui ébouriffes les cheveux. « T'as le temps, trouve-toi un taff, des études qui te plaisent, n'importe quoi tant que tu fais quelque chose de ta vie. T'peux rester ici le temps d'avoir assez d'thunes de côté, d'accord ? J'te donne aucune règle, sauf celle du respect. On s'respecte mutuellement et tout ira bien. Tu m'm'anques de respect, j'peux te jurer que tu finiras la tête encastrer dans le mur de la salle de bain. » Hunter perd finalement son air froid pour lui lancer un faible sourire avant de retourner à ses écrits, blasé. Comment est-ce que les parents peuvent-ils être aussi salauds avec leurs gamins ? Ah. Il ne comprendra jamais les gens qui l'entourent.