« just remember, if we get caught, you're deaf and i don't speak english » T&D

Sur mon iPhone, je profitais de mon quinze minutes de pause pour enrichir mon armée de Clash of Clans. Depuis ces derniers mois, j'étais devenu un vrai accro à ce jeu. Quand même mieux que la drogue, selon moi - dans tous les sens du terme. Par contre, ma petite partie fut interrompu par Mike, un autre voiturier. Malgré le fait que sa présence me dérangeait un peu - surtout après m'avoir dérangé lorsque j'étais sur le point de Level Up mon château -, je restais tout de même neutre. Je ne suis pas le genre qui fait la tête pour rien, même si en fait, j'avais plusieurs raisons. « Westmore ! T'as réussi à convaincre ta copine de venir ce soir ? » Mon cœur se mit à battre un peu plus vite, comme il avait l'habitude de faire lorsque je faisais face à mes mensonges. Oui, j'étais un de ces losers qui s'inventent une petite amie, mais pouvez-vous me blâmer ? Ces mecs sont des brutes et aiment bien se foutre de moi quand ils en ont l'occasion. Sûrement de la simple jalousie, car contrairement à eux, je fais bien mon boulot et que le patron m'aime bien. Je relevais la tête vers eux en haussant les épaules. « Non, elle passe la soirée avec sa sœur. Son copain l'a trompé, elle a besoin de réconfort. » répondis-je en lui lançant un faux sourire concerné avant de retourner à mon jeu. À chaque fois, je me calais encore plus. Pourquoi n'avais-je tout simplement inventé notre séparation à la place ? Tout aurait été plus simple. Disons que mes idées n'étaient pas toujours les meilleurs. « En tout cas, elle n'est pas aussi cool qu'elle en a l'air si elle n'est jamais là pour passer du temps avec toi. » ajouta-t-il avant de quitter la pièce pour retourner au boulot. Mon regard se tourna vers la porte qui se fermait derrière lui et une fois qu'il n'était plus là, je lâchai un soupir. Les autres commençaient à comprendre mon petit jeu. En même temps, on m'invitait souvent à aller prendre un verre avec eux et leurs copines et à chaque fois, j'étais seul. Pourtant, je leur avais dit que j'avais une petite amie. J'inventais des excuses, mais il y avait des limites à tout quand même. J'en avais marre de ce petit mensonge débile qui ne me stressait plus qu'autre chose. Je n'avais pas envie qu'ils apprennent que tout ça n'était qu'une connerie. J'allais passer pour un vrai con et surtout, avoir la honte de ma vie. Je bossais avec eux, je ne pouvais pas leur échapper. À moins que je demande à mon frère de s'occuper d'eux, mais non. J'étais un homme, je pouvais trouver une solution tout seul. Autant ne pas y penser tout de suite. Avant que la pause se termine, je fis un tour sur Facebook pour stalker mes proches et tomba sur une photo de Taissa. Qu'avait-elle de spéciale ? Rien en particulier, mais une idée m'était soudainement venu en tête.

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C'est pourquoi je m'étais retrouvé devant la porte d'entrée de la jeune Miller après le boulot. Elle vint m'ouvrir et un énorme sourire se dessina sur mon visage. J'aurais bien pu l'appeler, mais j'avais envie de le faire en personne. « Taissa! Tu ne sais pas à quel point je suis content de te voir en ce moment. » Juste avec ma façon de parler et le ton que j'employais, c'était sûr que j'avais une faveur à demander. Sans même attendre qu'elle me laisse entrer, je m'étais donné la permission. J'aurais peut-être dû le faire par téléphone, mais c'était un peu compliqué et je préférais m'expliquer en personne. De plus, je suis nul pour parler au téléphone, ça ne crée que des malaises. Du moins, dans mon cas. « Je sais que ça va te paraître bizarre, mais je dois te demander quelque chose, c'est important. » Je cherchais mes mots et je parlais assez vite à vrai dire. Je devais me dépêcher. La soirée était ce soir, je devais encore retourner chez moi pour me changer et laisser le temps à elle de le faire, si jamais elle accepte, bien sûr. « Ça te dérangerait d'être ma petite amie ? » Mon regard se posa sur le sien, attendant impatiemment une réaction, mais je ne pouvais que voir de la confusion. « Pour ce soir ! Seulement pour ce soir. » J'étais loin de lui faire une déclaration. Je l'aimais bien, mais pas comme ça. La faveur en question était assez étranger, je l'avoue. J'aurais pu demander à n'importe qui d'autre, mais Taissa était cool et avec elle, j'avais plus de chance qu'elle accepte.

Contrairement à mon frère, mentir n'a jamais été une chose que je maitrisais bien. Ce qu'il m'a souvent reproché en fait, surtout quand ça le mettait dans la merde. Je regrettais vraiment avoir inventé le fait que j'avais une petite amie. Avec ça, je croyais qu'on allait me laisser tranquille, mais non, c'est pire. Apparemment, les mecs sont curieux de voir quelles sortes de filles voudraient sortir avec moi. Comme si je n'étais pas assez "cool" et "beau gosse" pour me trouver une fille qui avait du sens. C'est pourquoi j'avais pensé à Taissa. Belle, amusante, gentille. De quoi leur en faire baver un bon coup. « Mais pourquoi tu voudrais une fausse petite amie ? Ne me dis pas que tu as dit à tes potes ou autres que tu en avais une ! Drew ! » C'était la première fois qu'on me le disait et ça semblait encore plus ringard que quand je le pensais. Je levais mon index avant d'être jugé pour mes actes. On a tous des raisons et les miennes me semblaient assez valables. « Je sais, je sais, mais je n'avais pas le choix. J'en avais marre qu'on se moque, je voulais qu'on me fiche la paix c'est tout. Je ne pensais pas qu'il voudrait que je l'emmène partout avec eux et vu que ce soir est une soirée importante, ils commencent à trouver ça louche. C'est une question de vie ou de mort ! » J'exagérais un peu, comme à mon habitude. Peut-être que si j'en mettais un peu plus, cela allait mieux la convaincre de faire cela pour moi. Et puis, ça ne pouvait pas être si difficile. Je demandais seulement de me tenir par le bras et être cool. En même temps, elle a droit à un buffet gratos et tout. « Bon, d'accord mais, laisse un peu de temps pour être la petite amie parfaite ! » Un large sourire s'afficha sur mon visage en même tant que mon poing se serra dans les airs en signe de victoire. Je n'avais rien gagné, mais c'était tout comme. « T'es la meilleure, tu sais ? Je t'en dois une. » Maintenant, j'étais soulagé et je pouvais arrêter de stresser pour rien. J'avais ma cavalière, tout allait bien maintenant. Tandis que Taissa était partie se préparer dans sa chambre, j'avais pris place sur la canapé. Une femme qui se prépare allait me donner la chance de regarder un peu la télévision. Elle avait déjà mis un film, par curiosité, j'appuyai sur "lecture" pour finalement réaliser que c'était un suspens. « Ça ne te stresse pas de regarder ces films... seule ? » m'écriai-je afin qu'elle m'entende. Habituellement, les filles n'étaient pas trop du genre à mater ses films quand elles sont seules. Comme Elizabeth par exemple. Elle passe son temps à me demander si je veux regarder des films d'horreurs avec elle. Elle adore, mais pas seule. Enfin, j'ai arrêté d'essayer de comprendre depuis un moment déjà. « C'est bon, pour moi, enfin je crois. » « Déjà ?! » lâchai-je en me retournant vers elle, sourcils arqués. Je croyais quasiment que c'était une blague, mais non. Elle se tenait devant moi avec sa robe moulante - assez sexy à vrai dire. « Pas mal du tout ! Tu passes le test de la petite amie parfaite. » ajoutais-je en l'analysant de la tête au pied. Sérieusement, mes collègues allaient être jaloux, ça c'est sûr. Tant mieux ! « Allez, un dernier arrêt chez moi et on peut y aller. »

J'avais opté pour une chemise marron avec un veston pour rendre le tout un peu plus chic. Disons que mon garde de robe ne comportait rien de très très classe. Un tuxedo pour des évènements spéciaux, mais cette soirée en n'était pas une. « Je te préviens, la plupart des mecs avec qui je bosse sont débiles. Même si t'es accompagnée, ils ne se gêneront pas. Prépare ton poivre de Cayenne. » plaisantai-je en arrivant sur place. Les hommes vaniteux, coureur de jupons, je connaissais très bien. Malheureusement, j'en fréquentais quarante heures semaine, je savais de quoi ils étaient capables. Ils en sont fiers même. Pourquoi je traine avec eux ? Aucune idée... Avant de faire notre entrée dans la salle de fête de l'hôtel, je glissais ma main dans celle de mon amie, ce qui sur le coup me semblait étrange, mais bon. Ça faisait partie du jeu ! La salle était déjà bien remplie. « Pas de brute en vue, on est tranquille. Tu veux un verre ? C'est open bar, tu peux prendre ce que tu veux. Si tu t'emmerdes, tu sais où te cacher. » Accompagné de Taissa, je fis mon chemin jusqu'au bar en saluant mes collègues en même temps. Au moins eu n'était pas surpris de me voir accompagner. Près du barman, je m'étais commandé une bière. Simple, mais bon. « Sinon, tout va bien dans ta vie ? »

J'ai toujours eu cette manie d'en faire trop et d'agir comme si ma vie en dépendait, chaque fois que j'expliquais un truc, mais d'une certaine façon, c'était ce qui faisait mon charme. Du moins, c'est ce qu'on m'a dit et je préfère y croire. Tant que ça joue à mon avantage, c'est l'important. Bref, Taissa avait accepté de faire partie de mon plan, c'était tout ce qui comptait. Pour ce genre de choses, je savais que je pouvais compter sur elle. Elle savait s'amuser. Quoique j'aurais bien pu demander à Lola, mais bon, tant pis. De toute façon, elle était canon, ce qui me faisait un petit plus. En plus de leur faire la surprise d'apporter ma supposée petite amie, il allait être surpris de voir que j'avais du goût. Nous étions donc arrivés à l'hôtel et en tant que petit copain qui se respect, je glissai ma main dans la sienne pour donner une certaine crédibilité.  Pour ce qui est de mes collègues, je préférais avertir ma cavalière de leurs comportements. Un sourire se glissa sur mes lèvres devant sa réponse. L'image d'elle qui leur botte le cul me fit rire. Ça serait assez épic quand même, je paierais pour ça. « Good ! Parce que je t'avoue que je n'ai jamais frappé personne et je doute que j'en suis capable. » Bien que j'avais un abonnement au gym, je n'y allais pas. Donc, mes muscles étaient loin d'être développé. Si jamais je devais me battre, il y avait 75% de chances qu'on me pète la gueule sans même que je puisse rétorquer. Et sachez que le 25% est dû au fait que je me sauve. Bon, j'exagère - encore -, je ne suis pas si faible. Je préfère me faire tabasser que d'être celui qui se sauve en pleurant. « Au pire, un jour, tu me montreras quelques trucs d'auto-défense. Afin d'éviter de me faire violer dans une ruelle. » Tant qu'à être assis et attendre que les zigotos se pointent, j'en profitais pour prendre de ses nouvelles. J'avais opté pour le bar et m'étais commandé une simple bière. Vaut mieux éviter l'alcool fort pour ce soir. Disons que sous son effet, je deviens plus moqueur et aussi plus honnête. De quoi me ridiculiser devant mes employeurs et collègues de travail. J'arquai les sourcils lorsqu'elle mentionna le boulot et ses complications. « Il se passe quoi au boulot ? » Je la considérais comme une bonne amie, donc oui, je me sentais concerné quand un truc n'allait pas. Mon côté empathique ne pouvait pas s'en empêcher. Elle m'avait aussi retourné la question, mais lorsque j'ouvris la bouche pour mentionner que rien de passionnant ne m'étais arrivé, quelqu'un m'interrompit dans mon élan. Je me retournais vers la personne pour y trouver Mitch, le portier. Vu sa tête et sa démarche, il semblait déjà bien réchauffer. Du Mitch tout craché. « Je m'appelle Taissa. » Un sourire fier s'afficha sur mon visage en regardant le jeune homme qui se tenait devant moi. Par contre, ce petit moment ne dura pas longtemps, car il ne semblait pas avoir compris qui était Taissa. « Moi, c'est Mitch. Tu viens danser ma belle ? » Je grimaçais avec incompréhension devant l'invitation qu'il venait de faire à la brunette. Je n'ai jamais compris comment ces mecs pouvaient agir comme si tout était normal et qu'inviter une fille semblait aussi facile. À chaque fois, ça me dépasse. Je me raclais la gorge pour manifester ma présence. Une fille dans les parages et je deviens soudainement l'homme invisible. C'est magique. « Pas que je veux te déranger, mais elle est avec moi. Si elle veut danser, je sais bien le faire. » Il tourna les yeux vers moi, surpris. Un peu la réaction que j'attendais impatiemment. « Oh... C'est elle. Je croyais que ta petite amie s'appelait Caroline ? » Ah merde! J'avais oublié ce détail. En même temps, je ne croyais pas qu'il allait s'en rappeler. Parfois, il a du mal à se rappeler de son boulot. Je ne pouvais pas savoir. Je les sous-estime peut-être un peu trop en fin de compte. « Eummm... Non, c'est Taissa. Je ne connais pas de Caroline. » Enfin, si, mais on s'en fout. « Donc, c'est toi la mystérieuse petite amie de Drew. Je commençais à croire qu'il nous faisait marcher, mais non. Pas mal Westmore, pas mal du tout. » Je levais les yeux au ciel tandis que le portier semblait analysé Taissa. Sérieusement, j'avais un peu honte de son comportement en ce moment. « Il parle rarement de toi et à te voir, je ne comprends pas pourquoi. Tu peux m'expliquer comment une fille comme toi est tombé dans ses bras. » Et c'est parti. Que quelqu'un me donne une corde s'il vous plait...

Mettre mon pied-à-terre et me faire entendre, ce n'était pas du tout dans mes habitudes. Cela a toujours été le cas. Quand j'étais plus petit, j'étais le petit chien de poche de Mason, prêt à tout pour lui, même si ça me mettait dans la merde. Encore aujourd'hui, je l'ai laissé venir s'installer chez moi et c'est plutôt lui le chef de la baraque. Moi je suis que la femme de ménage qui ramasse tout derrière lui. Au fond, ça ne me dérange pas tant que ça. Parfois, j'avoue que je trouve ça chiant, mais je l'ai invité, j'en suis responsable. Le fait que je vive un peu la même chose au boulot n'était pas étonnant. Je me laissais piler dessus sans broncher. Un faible, voilà comment on me voyait, mais ce n'est pas le cas. Oui, je devrais peut-être m'affirmer un peu plus, mais à quoi bon ? Faut dire que dans ce domaine, Taissa semblait être tout le contraire de moi. Elle avait du caractère, je pouvais le sentir. Elle faisait quand même de la boxe hein! Une chose est sûre, jamais je ne la me mettrai à dos. Pas envie de recevoir un uppercut en pleine gueule. « Rien d'inquiétant tu dis ? » Pour moi, cela avait tout d'inquiétant. Surtout qu'elle dit avoir peur que ça finisse mal. « Tu veux que ton petit copain s'en occupe ? » lâchais-je en tentant de me la jouer dur, remontant mes manches à mon coude. Pas crédible du tout, mais que voulez-vous ? La badass attitude n'est pas faite pour tout le monde. « T'es assez gentille d'être là pour moi ce soir, alors si jamais t'as besoin de quoi, tu sais où me trouver. » Un sourire sincère s'était glissé sur mon visage avant de prendre une gorgée de ma bière. Je lui étais reconnaissant et je voulais qu'elle sache que moi aussi je suis prêt à lui rendre service. Savoir qu'on peut compter sur quelqu'un est toujours un soulagement. Personne n'est seul. Avant que je puisse répondre à sa question, Mitch venait de faire son apparition. De tous mes collègues, je devais tomber sur le plus con et de plus, il semblait déjà bien réchauffé. Ça promettait. Bien entendu, il se devait de parler à la demoiselle et de s'afficher tout de suite. Il avait sa façon d'agir comme s'il était meilleur que tout le monde alors qu'il n'était qu'un simple portier à l'hôtel. Sérieusement, calme ton sexe mec. Si seulement je pouvais me permettre de lui dire ce que je pensais, mais non. Premièrement, j'étais trop gentil pour agir ainsi. Et deuxièmement, je n'avais pas envie de créer un environnement hostile au travail. Déjà que c'était limite en ce moment avec eux, je ne voulais pas créer de conflit. Mélanger le personnel avec le professionnel est la pire chose à faire. J'écoutais attentivement la réponse de Taissa, laissant un sourire satisfait prendre place sur mon visage avant de retourner ma tête vers Mitch pour voir sa réaction. Il ne semblait pas vraiment apprécier le fait qu'elle réponde, pas habituer. C'était assez marrant. Apparemment, ce n'était pas suffisant pour lui clouer le bec. Ses paroles ne me vexaient pas - son opinion ne valait rien -, mais je me sentais un peu ridiculisé devant mon amie. Mais comme toujours, je faisais comme si rien n'était. Pour ce qui était de Taissa, je pouvais voir qu'elle n'avait pas apprécié le commentaire de mon collègue. Afin de calmer le jeu, je glissais doucement mon bras autour de la taille de ma cavalière avant d'ajouter : « J'avoue, y'a mieux, mais bon. Même les moches ont droit d'être heureux non ? » Sur ces paroles, je vins poser mes lèvres sur la joue de la brunette afin de gagner un peu de crédibilité dans mon jeu. Il ne s'attendait sûrement pas au fait que je sois si pacifiste, ce qui expliquerait pourquoi il venait de nous laisser pour aller rejoindre un autre groupe. Une fois débarrassé de lui, je me détachais de Taissa pour venir appuyer mes coudes sur le bar. « Finalement, je crois qu'une bière ne sera pas suffisante. Deux B-52, s'il vous plait ! » criais-je au barman qui se tenait un peu plus loin. De quoi me détendre un peu et mieux profiter de la soirée. « Tu te joins à moi j'espère ? » Je n'allais quand même pas profiter seul. Et puis, c'est open bar, on peut se laisser aller sans se soucier de notre porte-feuilles.