Roads? Where we’re going, we don’t need roads.

★ dream a little dream of me.
Kat est allergique aus kiwis, ça lui donne la migraine, c'est bête. Et du coup, qui dit mal de tête dit lunettes sur le nez, et les lunettes ça lui donne un drôle d'air, un peu coincée, elle aime pas ça du tout. ▬ Kat est très cinéphile, et ses films préférés sont (liste non exhaustive) Seul Au Monde, Le Monde Selon Garp, Inception, Retour Vers Le Futur, Harry Potter, Hook, Scott Pilgrim, Superman, La Ligne Verte, Dans L'Ombre De Mary, et, euh... Elle doit en oublier encore. ▬ Une fois, ils avaient cinq ans, les parents de Kat ont décrété que Kit était pas une bonne fréquentation pour leur petite dernière, alors ils l'ont envoyée chez leur grand-père paternelle à Leeds tout un été. Kat a fugué pour retrouver son copain. Depuis, les parents de la jeune fille ont lâché l'affaire, ils n'arriveront pas à les séparer. ▬ Pendant sa quinzième année, pendant sa cinquième compétition de BMX, Kat est tombée du vélo, et s'est écrasée par terre, merci le casque, elle s'est seulement fracturé le genoux, cassé deux côtes et déboîté l'épaule. Ses parents ont posé leur veto, plus jamais de BMX. Alors elle fait du skate, du basket, de la natation, de la course à pied et de l'escrime, pour compenser, vous voyez. ▬ Elle a sans arrêt les cheveux attachés, pour bosser au garage, déjà, c'est plus pratique. Puis, même, c'est plus confortable tout court, tout le temps. Elle aime ses cheveux longs, mais c'est chiant, puis ça tient chaud, puis ça vient dans les yeux alors elle attache ! ▬

★ tell me sweet little lies.
Ce questionnaire est obligatoire. Ne vous contentez pas d'un oui ou d'un non, d'une phrase s'apparentant au strict minimum. Merci de retirer les explications avant votre validation.

le destin: l'absolu ou une excuse? J'en sais rien. Une excuse je pense. J'aime me dire que je suis libre, que c'est moi qui décide ce que je fais dans ce putain de monde, que ce soit vrai ou non. Je refuse de penser que j'ai rencontré Kit parce que quelqu'un l'a prévu, ou que j'aime la bolognaise parce qu'un mec penché au dessus d'un grand livre avait la dalle.
les ingrédients du bonheur: Un peu de cambouis, des roulettes sous une planche, une bière ou deux pour rigoler, mon grand frère et Kit bien sûr, pourquoi ?
rapportez les paroles de l'un de vos proches à votre sujet: « Kat est pénible ! Bon au moins on peut pas lui reprocher de passer trop de temps à la salle de bain, c'est vrai, mais putain, elle l'ouvre tout le temps ! C'est insupportable, non ? Puis elle passe son temps au garage, à bricoler sur des voitures pour avoir un minimum d'indépendance financière et payer ses études, tout ça, mais elle pue le cambouis, alors oui, je l'aime, et je l'aimerai toujours, c'est ma petite sœur, mais merde, elle pourrait faire un effort. »
que pensez-vous de little charlie: Il est mignon ce gosse. C'est triste son histoire de cours par correspondance je trouve, mais non, je ne lis pas son blog. Si ça l'amuse d'écrire, cool, moi ça m'amuse de démonter des bagnoles. mais c'est pas pour ça que je demande aux gens de venir voir ce que j'ai trouvé dans le pot d'échappement hein. Il peut mettre ce qu'il veut sur son blog, de toute façon ma mère le lit avec assiduité, j'aurai un topo dans la journée.

★ scars and souvenirs.
Ne bouge pas, Kat, tu pourrais perdre un œil dans la bataille. Je leur avais dit pourtant, que je ne me maquillais pas, que je n'avais pas envie de venir, que j'avais encore un filtre à air à changer sur la voiture d'un client, mais rien ne pouvait faire changer d'avis une bande de nanas venant pour la plupart des Etats-Unis, et était demoiselles d'honneur au mariage de mon frère. Une de mes cousines, mâchant un chewing-gum comme une vache rumine de l'herbe – d'ailleurs, peut-être que ma cousine aussi a quatre estomacs, allez savoir – s'amusait, tout en me postillonnant dessus, à étaler une sorte de crème jaunâtre sur mes joues, pendant qu'une autre, la tête couverte de bigoudis, enduisait mes paupières de crayon noir. Si un dieu existe quelque part, qu'il me sorte de là ! Que le plafond s'écroule sur nous, qu'une marmotte enragée entre pour leur arracher leurs instruments de torture, que tout à coup elles perdent tout intérêt pour ma petite personne pour quelque raison que ce soit. Je ne VEUX PAS Y ALLER, BORDEL DE BOUTON DE CHEMISE. En plus, c'est une soirée entre filles, alors je peux inviter mes copines si je veux, mais TOUS MES AMIS ONT DES TESTICULES ET LES PORTEURS DE COUILLES SONT INTERDITS CE SOIR. Pendez-moi, bordel. En plus, leur truc sur les yeux, ça gratte. Elles me mettent encore du rouge à lèvre, du mascara, une jupe courte et un T-shirt à paillettes. J'ai eu beau leur dire que pour danser, un bon vieux jeans et un T-shirt pourri étaient bien plus confortables, impossible de leur faire entendre raison. Elles me collent aussi des talons sous les piends, parce que les tennis, c'est vraiment « pas féminin, non non, hihihihihihihihihi ». OUI. Elles ont un rire aussi insupportable que ça. Elles me traînent dans un bar, où on boit, elles pour s'amuser, et moi pour oublier ma pauvre condition de témoin du marié. Ma future belle-soeur s'entortille la tête dans son voile (mais pas celui du jour J hein, un stupide déguisement pour la soirée seulement) en hurlant de rire. Elle s'entend vraiment bien avec mes cousines et ses copines. Je me sens un peu comme un extraterrestre ici. Puis elles se décident enfin pour une exode lente et alcoolisée vers une boîte, histoire de danser un peu. J'ADORE DANSER. Enfin un endroit où je vais pouvoir m'amuser, et éventuellement me fondre dans la foule comme si je ne connaissais pas ce groupe d'une quinzaine de jeunes femmes déjà presque ivres. « KATYY, YOUHOUUU, VIENS DANSER, C'EST TROP COOOOOOOL ! » qu'elle braille, Caroline, une cousine américaine. Putain de merde qui fait chier grand-maman. C'est à croire que ces filles sont vraiment, mais vraiment laxatives. Je suis une « Femme format de poche » comme dirait maman, et je n'ai pas besoin de boire beaucoup pour être pompette, alors l'alcool aidant, j'ai fini par les suivre sur la piste. Je ne sais plus trop comment j'en suis arrivée à rouler une pelle au barman, mais c'était marrant, ce moment-là. Quand on est sorties en braillant, le soleil pointait. On n'était pas fraîches comme dans les films, et je me suis écroulée sur quelqu'un, je crois, mais impossible de dire qui, quand exactement.

J'ouvre un œil, et je vois le plafond de ma chambre. On est le matin, c'est un bon point. J'essaie de m'asseoir au bord du lit, mais je manque de m'étaler par terre, alors je me rallonge, saisissant au passage un miroir pour constater l'étendue des dégâts de la soirée d'hier. J'avais eu le malheur de me maquiller, et mon œuvre de la veille avait dégouliné sur mon visage entier, du rouge à lèvre sur les dents, le menton, et des yeux de panda à l'agonie grâce au mascara. J'ai posé le mirroire à côté de moi en soupirant. Kyle n'avait pas intérêt à divorcer. Enfin non. Il n'avait pas intérêt à se remarier. Je ne vivrai pas ça une seconde fois. Je déteste les enterrements de vie de jeune fille. Je déteste les mariages. Je déteste mes cousines des amériques, ELLES AURAIENT PAS PU CREVER EN ROUTE, COMME SUR LE TITANIC, PUTAIN ? Le mariage de mon frère et de Madame Jemesensplusj'aimisduvernisassortiàmeschaussures est dans combien de temps déjà ? Quatre jours, me dit mon réveil quand je tourne la tête pour lui poser la question. QUOI ? ONZE HEURES ? Ma mère va me trancher la tête à la pelle à tarte. Je devais prendre le petit déjeuner avec tout le monde avant d'aller à la répétition de la cérémonie. La robe est là, accrochée sur un cintre, derrière la porte de ma chambre. Bleu marine, couverte de perles d'argent, comme un ciel parsemé d'étoiles. Elle est jolie en fin de compte. « KATYYYYY ? » Eh merde. Caroline frappe deux petits coups à la porte et ouvre. « Katychou, il faut te prép... » Je me redresse, instable sur mes deux fesses - j'étais définitivement mieux allongée - et lui jette un regard que je voulais le plus méchant possible. « Ma pauvre Katy, l'alcool ne te réussi pas je crois. Viens, je vais m'occuper de tout ce... » Elle avale sa salive. « De tout ça. »
Elle attrape une brosse à cheveux et entreprend de défaire mon chignon, qui de toute évidence avait mal vécu sa nuit, lui aussi. Elle enlève patiemment les épingles qu'elle s'était amusée à me planter dans le crâne en chantant une chanson stupide sur le romantisme. C'est quand elle démêlait -en tirant comme une forcenée – que ma cousine s'est rappelée que sous les cheveux il y avait des oreilles. Elle a cessé sa chanson (qui s'approchait plus d'un viole auditif), et a poussé un soupir naïf. « Ah, Katy, tu sais, je crois que Joe veut m'emmener en voyage en Thaïlande cet été. Tu imagines, la Thaïlande en amoureux ? » Joe était son fiancé, qu'elle ne manquait pas de nous décrire sous toute les coutures quand l'occasion se présentait, et aussi quand elle ne se présentait pas. « Tu ne rêve pas de partir en Thaïlande avec ton chéri toi ? À moins que tu ne sois... » Je me suis retournée, la brosse toujours plantée dans les cheveux. «  Oui ? À moins que je ne sois quoi ? » « Oh, tu sais, c'est pas grave d'aimer les filles, enfin, ça se voit, je veux dire, tu fais du skate, Katy. » J'ai tiqué un instant. « Tu n'auras qu'à emmener ta... copine au mariage, pour que nous fassions sa connaissance ! Non ? » « Non ? » Mon ton dédaigneux m'avait échappé. Être gentille. Ne pas hurler. Faire la fille normale. Maman avait été très claire. Les américains étaient pénibles, mais c'était deux semaines. Le temps du mariage et un peu de tourisme, et zou, ils seraient repartis dans un avion, et nous ne les reverrions que dans plusieurs années, quand elles auront toutes fait une dépression nerveuse suite à la séparation de leur boys band d'amour. « Non ? » répète-t-elle « Je viendrai avec mon fiancé. Range tes idées fausses. » Merde. Je venais de faire quoi là ? Merde merde merde merde. « Il s'appelle comment ? Tu l'as rencontré où ? Il t'a fait sa demande quand ? Où est ta bague ? » Caroline sautillait sur mon lit, où elle était toujours assise, folle de joie que je ne sois finalement pas lesbienne, et que je fasse enfin partie du si privé club des jeunes femmes dont l'annulaire est scellé d'un anneau. « Il s'appelle Kit, c'est un ami d'enfance. » ai-je simplement répondu. Elle a mis des dizaines de bigoudis sur ma tête, et après une bonne douche, j'ai couru au rez de chaussée.
« Ah, Kat, enfin. » a dit Maman, les sourcils froncés, pendant qu'elle disposait des lamelles de pomme sur le fond de tarte. « Je reviens tout de suite, tu m'aimes rappelle-toi ! » Et j'ai filé, à l'anglaise comme dirait l'autre.
« Hep, toi, là. » Oh non. Je me retourne, affichant un sourire faux. «  Ouuuui, ô grand frère vénéré ? » « Tu vas où comme ça princesse ? T'es en peignoir. Puis, faut qu'on parle. » Il me tire par le coude jusque sur le banc en bois, celui sous la véranda, où on se met toujours pour papoter. « Il faut que tu me racontes en détails la soirée d'hier, Kat. Il y avait des hommes ? Combien ? Elle a bu ? Elle sera plus heureuse avec un mec d'hier ou avec moi tu crois ? » Et ainsi sortait de la bouche de mon grand-frère un flux ininterrompu de questions sans intérêt. Aïe !  Il avait attrapé mes deux bras, et les serrait un peu plus fort à chaque question. « Arrête de te torturer, elle t'épouse TOI dans quatre jours. Pas un mec d'hier, ni aucun autre, toi, Kyle. Juste toi. Et évidemment qu'il y avait des hommes hier, on était dans une boîte de nuit ! » Je lève les yeux au ciel et avant qu'il n'ait le temps de poser une autre question, je me sauve en courant vers l'entrée, où j'enfile une paire de baskets pour aller tambouriner à la porte des Banner. Kit, ouvre putain, faut que tu sois là vendredi, je peux pas me pointer toute seule. Kit, pitié, ouvre cette porte. Oh, madame Banner. Je la salue et cours comme une furie (que je suis) vers la chambre de mon meilleur ami.