maybe god can be on both sides of the gun ; cole.

★ dream a little dream of me.
- Elle ne tient vraiment pas l’alcool. Excepté le bourbon, allez savoir pourquoi. Il y a quelques années encore, Cole se lançait dans des paris fous contre les gars du coins, ignorants encore son talent. Ils enchainaient les verres, elle leur faisait du charme, il finissait par payer l’addition, ça l’amusait. C’était complètement con, oui. Bref, c’est à cette époque qu’elle s’est rendu compte que la vodka la faisait vomir, le gin la rendait méchante, et la téquila lui donnait des maux de cranes pire que le Tennessee. Alors que le bourbon… oh, sweet sweet flavor.
- La gym, ça c’était son truc. Seulement après s’est cassé deux fois le poignet droit et multiplié les entorses, la burne a fini par se rendre compte qu’elle avait beau adoré ça, son corps refusait de continuer.
- Elle n’a pas son permis de conduire. Grandissant, son frère l’emmenait partout où elle voulait – contre l’échange de quelques bons mots à ses amies de la gente féminine – donc elle n’a jamais eu à véritablement considérer la chose. Aujourd’hui… disons qu’elle trouve toujours une altérative.
- Côté famille, disons qu’elle a été moyenne gâtée. Cole adore son frère, ils n’ont qu’un an de différence mais les années ne font qu’intensifier cette complicité qui les a toujours lié. Elle s’entend également très bien avec son père, bien qu’elle ait peu la chance de le voir depuis son départ pour Londres. Quant à sa mère… à une époque, elles auraient pu être proches. Mais un mauvais virage est si vite arrivé qu’aujourd’hui, après tout ce que cette femme a pu faire, elles ne sont plus que des étrangères.
- Elle déteste l’odeur du jasmin, aime la texture d’une rose, est allergique à l’arachide, apprécie étrangement l’odeur d’ammoniaque qui se dégage du milieu hospitalier, écoute sa musique bien trop fort, danse avec trop de conviction, parle avec ses mains, jure, s’habille comme bon lui semble et a juré que jamais au grand jamais elle ne porterait de robe blanche à son mariage. Si tant est qu’un jour elle finisse par se marier.

★ tell me sweet little lies.

le destin: l'absolu ou une excuse? Une vague excuse pour se rassurer sur l’avenir. Personne n’a qu’une destinée, sinon la vie serait bien trop fade ! Il y a une multitude de possibles qui nous attendent… et personne d’autre à blâmer que nos pauvres âmes si jamais on fait le mauvais choix.
les ingrédients du bonheur: Là aussi, tout dépend du moment, des envies de chacun… si tout le monde avait la recette, personne ne serait misérable sur cette planète ! Mais soit, disons… les bonnes personnes. Un disque de Queen, une tarte aux myrtilles avec de la crème glacée. Une journée de tempête à écouter la pluie tomber et les vagues grondants au loin. L’odeur d’une rose fraichement coupée… ça peut être aussi simple que ça.
rapportez les paroles de l'un de vos proches à votre sujet: « Elle ira loin… si elle ne chope pas la syphilis avant. » commentaire trouvé sur mon album de fin d’études, apposé par le célèbre Jack Malone. Bourreau des cœurs, jamais du mien, jeune homme frustré, grand ami. Il avait complètement raison. Les deux propos ne se sont pas encore réalisés.  
que pensez-vous de little charlie: Ce gamin a clairement besoin de se faire des amis. Très vite, il va finir par se mettre le monde à dos, et ce n’est pas la meilleure chose au monde pour un jeune de dix-sept ans. Jouer avec la vie des autres comme ça… ce n’est définitivement pas une activité de son âge.

★ scars and souvenirs.

07/2007 –  « Tu vas vraiment aller te terrer en plein milieu du pays, loin de toute cette beauté ?! » devant nos yeux, l’horizon. La mer à perte de vue, les vagues que le vent poussait à s’écraser contre les rares barrières posées çà et là par l’homme. Cameron tenait la lettre qu’il venait de recevoir d’Oxford. Pas besoin de la voir de mes propres yeux pour savoir ce qu’elle disait : bien sûr qu’il avait été accepté, avec une bourse totale, à coup sûr ! « Il paraît qu’il fait beau là-bas… presque chaud ! » nous nous moquions bien trop souvent de ce temps changeant que nous réservait Whitby, mais la vérité était que nous n’avions jamais connu quoi que ce soit d’autre. Born and raised here, de purs produits locaux. Mais lui… lui avait de quoi partir. Il avait tout fait pour voir du pays. « Je ne fais que préparer le terrain Cole. Dans un an, c’est ton tour. » oui… je n’avais pas la prétention de dire qu’un jour je réussirais comme lui, mon frère étant de cette race spéciale à qui tout réussi. Seulement avec un peu d’imagination, j’arrivai à me voir à ses côtés, marchant dans cette ville nouvelle. Il devait bien y avoir une école d’infirmière là-bas ?! Mes attentes n’étaient pourtant pas si hautes… mais devant la grandeur de cet homme en devenir qui venait de me saisir la main, comment ne pas me sentir un peu trop petite ? « Tâche de ne pas trop faire de dégât pendant ce temps, d’accord ? » « Je ne vois pas du tout de quoi tu parles… » allumant une cigarette qu’il me déroba sans plus de cérémonie, notre accord était entendu. Il partirait le premier, j’irai le rejoindre, et entre temps rien ne viendrait perturber ce plan. C’était trop beau pour être vrai. Mais nous y avons cru jusqu’à le vivre. Jusqu’à perdre.

02/2011 – « Vous n’avez jamais travaillé chez un fleuriste… » l’homme regardait le bout de papier que je venais de lui tendre par dessus ses lunettes. « Non, mais j’ai vendu de la limonade dans la rue plus jeune… ça doit bien pouvoir compter comme expérience ? » lassée, fatiguée toute cette histoire avait drainé les quelques brin d’énergie qui me restait encore. Ma mère avait été jetée en prison. Fraude et abus de pouvoir, sept années fermes. Ce n’était pas comme si elle avait tué qui que ce soit, mais les conséquences de ses actes se répercutaient aujourd’hui sur moi. Mon père n’avait pas supporté la pression des regards se posant sur lui. Un vieil ami lui avait proposé une place dans son cabinet de dentiste sur nord de Londres, et il avait fini par accepter son offre. Cam avait la chance d’être soutenu par Oxford, et continuait son ascension au sommet, et moi… moi, j’avais fini par revenir à Whitby. L’école d’infirmière n’allait pas se payer toute seule, nos comptes avaient été gelés, le loyer était trop élevé pour un simple job à mi-temps… le rêve avait pu durer deux ans. Et maintenant la douce réalité se rappelait à moi. « Vous pouvez commencer lundi ? » c’était la troisième boutique de la journée, la seizième en cinq jours, la liste se faisait de plus en plus réduite. La réputation laissée par ma mère n’aidant pas, je commençais doucement à désespérer. Jusqu’à Henry. Il était vieux, sentait l’après-rasage bon marché, et tenait un tout petit magasin pas loin du cimetière. Lorsqu’il parlait des fleurs… c’est à cette homme que je dois d’être restée saine d’esprit. Grâce à lui que j’ai pu reprendre un semblant de vie. Sourire. Rire. Pleurer, lorsque sa femme est morte. « Un jour, tout ceci… ce sera à toi, si tu le veux. » m’a-t-il glissé un après midi, avec un sourire tendre. Il m’a tout appris de ce métier. Il est ma plus belle revanche.

08/2015 – Il porte un costume gris. Ou bleu foncé. Il sent particulièrement bon. Pendant un mois, il passait au moins une fois par semaine, souvent vers l’heure de la fermeture, pour prendre des lys. Puis avec le temps, il n’est plus venu qu’une fois toutes les deux semaines. Il avait toujours le visage fermé, l’air sage, un peu dur, un peu triste. Quelque chose semblait… brisé. Des lys, pour un deuil. Je n’ai jamais posé la question. Il laissait toujours un pourboire. Nous n’échangions que peu de mots pour finalement ne plus rien dire ; je connaissais la commande, toujours la même, il connaissait le tarif, toujours le même. Une mécanique bien huilée. Pourtant, lorsque ses doigts effleuraient ma paume tendue… il n’a jamais simplement laissé les billets sur le comptoir, comme la plupart des clients. Ce contact, je crois que nous en avions tout les deux besoin. « Ajoutez une rose avec ça. Rouge. » comment expliquer la pointe de jalousie naissante qui s’insinuait en moi ? Chanceuse… j’aurais voulu être la destinataire de cette affection particulière. Si bien que lorsqu’il a tourné les talons, les lys en main, laissant la rose là même où je l'avais posée, je l’ai hélé, et il a souri. Vraiment, souri. Avant de passer la porte en vissant ses lunettes de soleil sur son nez. Cet homme est un mystère. Ou bien… était ? « Cole ? Qu’est-ce qui t’arrive ? » j’avais pris mon après-midi pour une raison qui m’est aujourd’hui complètement étrangère. Nos regards ce sont croisés alors qu’il venait de tendre un bouquet de lys à une femme que je n’ai même pas regardé. Foutu imagination… il n’avait plus rien d’un homme endeuillé, il n’avait plus rien de ce fantasme énigmatique qui avait pu me tenir éveillée. Il n’était qu’un homme qui achetait toujours les mêmes fleurs pour une autre femme et que le rush d’un possible flirt avait dû faire planer. Et moi… moi, je venais tout simplement de me crasher. Quelle conne. Les gars comme lui n’ont rien à faire avec les filles comme moi. J’aurai dû en rester là. J’aurai dû…